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vendredi, 09 mars 2018

Quelles sont les forces politiques chinoises qui ont porté Xi Jinping au pouvoir à vie ?

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Quelles sont les forces politiques chinoises qui ont porté Xi Jinping au pouvoir à vie?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 26/02, nous avions été un des premiers à relater le fait que le 25 de ce mois, c'est-à-dire la veille, le Parti Communiste Chinois PCC avait décidé de faire adopter un amendement à la constitution visant à supprimer la clause selon laquelle le Président (Xi Jinping en ce cas) ne pouvait pas exercer plus de deux mandats consécutifs 1).

Cette décision a été immédiatement commentée dans tous les pays qui espèrent ou craignent voir la Chine devenir une seconde puissance mondiale après les Etats-Unis, voire la première dans certains domaines. S'agissait-il d'une sorte de coup d'état imposé au PCC et à la Chine par un Xi Jiping fort de ses derniers succès sur l'ancien appareil? S'agissait-il au contraire d'une décision commune de Xi et d'un nouvel appareil d'Etat civil et militaire visant à faire sortir la Chine d'une domination par d'anciennes élites incapables de s'adapter aux nouvelles conditions de la compétition internationale?

C'est cette dernière perspective qui aujourd'hui paraît la plus probable. Bien que cela ne se sache pas beaucoup à l'étranger, la Chine est en proie à des tensions sociales considérables, qui ne lui permettent pas de faire figure de pays véritablement compétitif. Après trente ans de retour à une sorte de capitalisme libéral, loin des ambitions marxistes affichées des premiers dirigeants, le pays est devenu un des plus inégalitaires au monde. D'un côté une élite dirigeante de quelques 300 milliardaires en dollars, menant une vie ostensiblement luxueuse voire gaspilleuse, de l'autre des centaines de millions de travailleurs pauvres et de paysans dont le statut ne diffère pas beaucoup de ce qu'il était après la 2e guerre mondiale.

Les années précédentes, la classe dirigeante comptait sur les hauts niveaux de croissance ayant résulté de ce qu'elle avait fait de la Chine l'usine du monde, selon l'expression. C'étaient les bas salaires des travailleurs qui lui permettaient d'obtenir ces résultats. Mais avec l'apparition de pays asiatiques offrant des salaires de plus en plus bas, ainsi qu'avec la crise mondiale de 2008-2009, le taux de croissance s'est réduit jusqu'à 5 ou 6%. Ce chiffre, que les économies occidentales sont désormais loin d'atteindre, n'est pas cependant suffisant pour maintenir la stabilité sociale. De plus les mécanismes utilisés pour maintenir ce taux, un appel massif à la création de monnaie, avaient considérablement accru le niveau de la dette. Même si la monnaie, le yuan, n'est pas soumise à la sanction des marchés financiers mondiaux, cette dette doit nécessairement être remboursée en taxant la consommation.

Menaces militaires américaines

Dans le même temps, la Chine est soumise à des menaces militaires accrues sur ses frontières de la Mer de Chine méridionale. Elles proviennent des Etats-Unis, Obama ayant reconverti vers l'Asie ses politiques d'affrontement avec la Russie. Le mouvement culmine aujourd'hui avec l'Amérique de Trump. Même si l'essentiel des menaces portent sur la Corée du Nord, les confrontations navales et aériennes avec la puissance militaire chinoise sont de plus en plus nombreuses. Dans l'idéologie militaire américaine, largement répandue, la Chine partage avec la Russie l'honneur d'être considérée comme un adversaire mondial, dont il faut combattre à tous prix la puissance.

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Face à ces dangers extérieurs et intérieurs, le CCP a apparemment jugé qu'il lui fallait renforcer le pouvoir de Xi, quitte à en faire une sorte de dictateur dans les termes occidentaux. Xi Jinping lui avait paru paru mériter cet honneur du fait des qualités extraordinaires qu'il avait manifesté à la présidence, le différenciant des autres dirigeants. Homme apparemment très ambitieux, il n'a pas craint d'endosser aussi longtemps qu'il le pourrait, le costume du chef suprême. Les ambitions qu'il a fixé à la Chine pour le prochain siècle, que nous avions décrites précédemment en relatant ses discours au 19e Congrès du PCC 2) ont confirmé aux élites du parti qu'elles avaient fait le bon choix.

Reste à savoir qui sont exactement ces élites du PCC qui ont décidé de partager le pouvoir avec un Xi Jinping autoritaire, sinon dictatorial. Ce ne sont certainement pas les cadres précédents, sans doute jusque là les plus riches, que Xi a entrepris d'attaquer de face. Il leur a reproché très ouvertement d'être corrompues, mais qui ne l'est pas dans un vaste pays comme la Chine dirigé non seulement par le pouvoir central mais par les chefs des administrations locales et des municipalités échappant pratiquement à toute tutelle? L'erreur fatale des anciennes élites était qu'elles n'avaient pas su afficher pour la Chine un programme aux ambitions mondiales, tel celui proposé par Xi avec une remarquable clairvoyance.

Dans ce programme figure en bonne place la volonté de réduire les inégalités sociales. Ainsi peut-il séduire une partie des classes pauvres dont nous avons rappelé ci-dessus l'extrême dénuement. Mais ce ne sont jamais les prolétaires, dans aucun pays, qui déterminent les politiques nationales. Aujourd'hui Trump a accepté de mettre sa présidence aux mains des quatre généraux qui désormais exercent le pouvoir à sa place. Xi Jinping s'appuie-t-il de son côté sur les militaires? Cela est difficile à dire, vu le peu de transparence de la vie politique chinoise. Mais si tel était le cas, cela n'aurait rien de rassurant. Les militaires, où que ce soit, recherchent en priorité le pouvoir, quitte à courir le risque de provoquer des guerres catastrophiques.

Références

1)  Xi Jinping président de la Chine à vie ? http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2929...?


2) Voir notre article du 20/10/2017 et les trois suivants http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2731...

mercredi, 28 février 2018

Le Viet Nam et la Russie

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Le Viet Nam et la Russie

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Viet Nam est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien. Cependant, à partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant conservateur Lê Duan, il a entrepris sa propre perestroïka. Il a libéralisé son économie, et s'affirme progressivement comme un pays émergent dynamique.

On a même parlé d'un nouveau Tigre Asiatique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant seul.  Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Vi%C3%AAt_Nam

Rappelons qu'après la guerre dite d'Indochine, perdue en fait par les Français lors de la bataille de Diên Biên Phu, la France a renoncé à poursuivre un conflit trop éloigné d'elle pour être gagnable. Lors des accords de Genève de 1954, négocié par Pierre Mendès-France pour le compte de la France, celle-ci a reconnu l'indépendance du pays.

Mais ce faisant elle a ouvert grand la porte aux Américains, qui ne voulaient pas que la Chine et derrière elle la Russie, ne fasse du Viet Nam un pays communiste. Une seconde guerre du Viet Nam en a résulté. Elle a opposé, de 1955 à 1975, d'une part la République démocratique du Viet Nam dit aussi Nord Viet Nam dont l'armée, dite Populaire vietnamienne a été soutenue matériellement et militairement par la Chine et la Russie soviétique - et d'autre part la République du Viet Nam (ou Sud Viet Nam), massivement représentée militairement par les États-Unis appuyés par plusieurs alliés (Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Philippine). Un mouvement insurrectionnel d'inspiration communiste, le Front national de libération du Sud Viet Nam (dit Viet Cong) a par ailleurs combattu de l'intérieur le Sud-Viet Nam.

En 1964, la résolution dite du golfe du Tonkin a donné au président des États-Unis la mission de prendre en mains militairement le Viet Nam. L'intervention américaine a ravagé les infrastructures et l'environnement du Viet Nam, avec notamment des moyens chimiques constituant de véritables crimes de guerre . Mais malgré les moyens militaires considérables engagés, l'Amérique a échoué à mettre un terme à l'insurrection.

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A la fin des années 1960, la guerre était devenue de plus en plus impopulaire aux États-Unis. Des mouvements d'opposition de plus en plus violents – les seuls qu'aient jamais connu et que connaitront jamais sans doute les Etats-Unis - ont obligé le gouvernement américain à reconnaître son incapacité à gagner la guerre. De longues négociations ont abouti en 1973 aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viet Nam a mené une offensive victorieuse contre le Sud. Le Viet Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, a été réunifié en 1976.

À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant conservateur Lê Duan, le Viet Nam a entamé une sorte de perestroïka sur le modèle russe. Il a libéralisé son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.

Le Viet Nam entre la Russie et les Etats-Unis

Aujourd'hui, un point important en termes de politique internationale est le poids que peut avoir le Viet Nam dans les rapports de plus en plus conflictuels entre la Russie et les Etats-Unis, du fait d'ailleurs essentiellement de ce dernier pays.

Dans les dernières décennies, le Viet Nam, considéré initialement comme un des pays les plus pauvres d'Asie, s'est rapproché économiquement de Hong Kong, de Singapour, de Taiwan et dans une certaine mesure de la Corée du Sud. Les éléments de marché que le gouvernement avait introduit à la fin des années 1980, sans abandonner le principe d'une économie socialiste partiellement dirigée, lui ont procuré une base industrielle, énergétique, scientifique et agricole lui permettant de subvenir à ses propres besoins et de se donner une balance commerciale et touristique favorable. Il a encouragé également les investissements étrangers, inévitablement américains mais aussi chinois.

Le Viet Nam est désormais un membre influent de l'ASEAN ou Association des nations de l'Asie du Sud-Est https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_des_nations_de_... . Celle-ci était censée à sa fondation s'opposer aux pays dits communistes, mais la Chine y joue désormais un rôle important. Face au déclin de l'influence américaines surtout au poids que prennent désormais dans la région les grands programmes chinois tels que l'OBOR (One Belt, One Road). Le Viet Nam est intéressé par certains des projets de l'OBOR, notamment la voie ferrée Kunming Singapour qui devrait traverser l'ensemble de la péninsule.

Cependant, Hanoï n'entend pas devenir une sorte de satellite de la Chine dont il se distingue par ailleurs sur de nombreux plans, notamment culturel et ethnique. Il entretient des rapports fructueux avec le Laos son voisin où son armée avait joué un rôle important dans la guerre civile laotienne de 1968-1973. De même, il coopère étroitement avec son autre voisin le Cambodge. Il existe deux organisations en ce sens, le Committee of the Vietnam-Laos Solidarity and Friendship et le Vietnam-Cambodia Solidarity and Friendship.

Mais pour équilibrer le poids de la Chine, c'est surtout sur la Russie que le Viet Nam compte désormais. La Russie a bien compris le poids du Viet Nam et de ses voisins et compte de son côté en profiter. La Russie communiste avait, tout autant sinon plus que la Chine, soutenu le Viet Nam dans la seconde guerre d'Indochine avec l'Amérique. Après la chute de l'URSS, les deux pays avaient signé en 1994 un Traité d'Amitié. Depuis, ils ont développé leur coopération dans les domaines économique, politique et militaire. En 2012, ils ont publié une Déclaration Commune de Partenariat Stratégique.

Aujourd'hui la Russie fournit des armements modernes à l'armée et à la marine Vietnamiennes dont elle entraine des contingents sur son territoire. Tout aussi important est le travail en commun sur les questions financières, d'extraction pétrolière et gazière comme dans des projets de centrales nucléaires. En 2015, leurs échanges ont atteint une valeur de 4 milliards de dollars. Ce niveau s'est accru de 25% en 2016. Il est positif en faveur de la Russie d'environ 1 milliard.

Par ailleurs, en 2015, un accord de Libre-Echange a été signé entre le Viet Nam et l'organisme dit Union Economique Eurasiatique https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_%C3%A9conomique_euras... où la Russie joue un rôle dominant.

Ceci ne veut pas dire que le Viet Nam ne tienne pas à conserver de bonnes relations diplomatiques et économiques avec les Etats-Unis. Mais manifestement, il donnera si cela s'imposait la préférence à la Russie. Vladimir Poutine le sait mais n'en abuse pas. 

mardi, 27 février 2018

Iran and India: Belt and Road by Another Name

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Iran and India: Belt and Road by Another Name

Don’t tell the Iran hawks in D.C., isolating Iran won’t work.  Iranian President Hassan Rouhani met with his Indian counterpart Narendra Modi this week and the two signed a multitude of agreements.

The most important of which is India’s leasing of part of the Iranian port of Chabahar on the Gulf of Oman.  This deal further strengthens India’s ability to access central Asian markets while bypassing the Pakistani port at Gwadar, now under renovation by China as part of CPEC – China Pakistan Economic Corridor.

CPEC is part of China’s far bigger One Belt, One Road Initiative (OBOR), its ambitious plan to link the Far East with Western Europe and everyone else in between.  OBOR has dozens of moving parts with its current focus on upgrading the transport infrastructure of India’s rival Pakistan while Russia works with Iran on upgrading its rail lines across its vast central plateaus as well as those moving south into Iran.

India is investing in Iran’s rails starting at Chabahar and moving north.

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Just Part of the Much-Needed Rail Upgrade Iran Needs to Connect it to India

Chabahar has long been a development goal for Russia, Iran and India.  The North-South Transport Corridor (NSTC) was put on paper way back when Putin first took office (2002). And various parts of it have been completed.  The full rail route linking Chabahar into the rest of Iran’s rail network, however, has not been completed.

The first leg, to the eastern city of Zahedan is complete and the next leg will take it to Mashhad, near the Turkmenistan border.  These two cities are crucial to India finding ways into Central Asia while not looking like they are partaking in OBOR.

Also, from Zahedan, work can now start on the 160+ mile line to Zaranj, Afghanistan.

The recent deal between Iran and India for engines and railcars to run on this line underscores these developments.  So, today’s announcements are the next logical step.

The U.S. Spectre

As these rail projects get completed the geopolitical imperatives for the U.S. and it’s anti-Iranian echo chamber become more actute.  India, especially under Modi, has been trying to walk a fine line between doing what is obviously in its long-term best interest, deepening its ties with Iran, while doing so without incurring the wrath of Washington D.C.

India is trapped between Iran to the west and China to the east when it comes to the U.S.’s central Asian policy of sowing chaos to keep everyone down, otherwise known as the Brzezinski Doctrine.

India has to choose its own path towards central Asian integration while nominally rejecting OBOR. It was one of the few countries to not send a high-ranking government official to last year’s massive OBOR Conference along with the U.S.

So, it virtue signals that it won’t work with China and Pakistan.  It’s easy to do since these are both open wounds on a number of fronts.  While at the same time making multi-billion investments into Iran’s infrastructure to open up freight trade and energy supply for itself.

All of which, by the way, materially helps both China’s and Pakistan’s ambitions int the region.

So much of the NTSC’s slow development can be traced to the patchwork of economic sanctions placed on both Russia and Iran by the U.S. over the past ten years.  These have forced countries and companies to invest capital inefficiently to avoid running afoul of the U.S.

The current deals signed by Rouhani and Modi will be paid for directly in Indian rupees.  This is to ensure that the money can actually be used in case President Trump decertifies the JCPOA and slaps new sanctions on Iran, kicking it, again, out of the SWIFT international payment system.

Given the currency instability in Iran, getting hold of rupees is a win.  But, looking at the rupee as a relatively ‘hard’ currency should tell you just how difficult it was for Iran to function without access to SWIFT from 2012 to 2015.

Remember, that without India paying for Iranian oil in everything from washing machines to gold (laundered through Turkish banks), Iran would not have survived that period.

Don’t kid yourself.  The U.S. doesn’t want to see these projects move forward.  Any completed infrastructure linking Iran more fully into the fabric of central Asia is another step towards an economy independent of Western banking influences.

This is the real reason that Israel and Trump want to decertify the Iran nuclear deal.  An economically untethered Iran is something no one in Washington and Tel Aviv wants.

The Fallacy of Control

The reason(s) for this stem from the mistaken belief that the way to ensure Iran’s society evolves the right way, i.e. how we want them to, is to destabilize the theocracy and allow a new government which we have more control over to flourish.

It doesn’t matter that this never works. Punishment of enemies is a dominant neoconservative trait.

When the truth is that the opposite approach is far more likely to produce an Iran less hostile to both Israel and the U.S.  Rouhani is the closest thing to a free-market reformer Iran has produced since the 1979 revolution.  Putting the country on a stronger economic footing is what will loosen the strings of the theocracy.

We’re already seeing that.  Rouhani’s re-election came against record voter turnout and gave him a 57% mandate over a candidate explicitly backed by the mullahs.

That said, there is no magic bullet for solving Iran’s economic problems, which are legion, after years of war both physical and economic.  Inflation is down to just 10%, but unemployment is at depression levels.  It will simply take time.

The recent protests started as purely economic in nature as the people’s patience with Rouhani’s reforms are wearing thin, not because they aren’t for the most part moving things in the right direction, but because they aren’t happening fast enough.

And you can thank U.S. and Israeli policy for that.  Trump’s ‘will-he/won’t-he’ approach to the JCPOA, the open hostility of his administration has the intended effect of retarding investment.

The country’s current economic problems come from a woeful lack of infrastructure thanks to the U.S.’s starving it of outside investment capital for the past seven years alongside a currency collapse.

With the JCPOA in place the investment capital is now just beginning to make its way into the country.  It’s taken nearly three years for the fear of U.S. reprisal to wear off sufficiently to allow significant deals to be reached, like these.

Last summer President Trump began making noise over the JCPOA and John McCain pushed through the sanctions bill that nominally targeted Russia, but actually targeted impending European investment into Iran’s oil and gas sectors.

It didn’t and France’s Total still signed a $4+ billion exploration deal with Iran.  European majors are lined up to do business with Iran but the sanctions bill is stopping them.  And Trump is too much of a mercantilist to see the effects.  Iran is evil and blocking them is good for our oil companies.

Full Stop.

Don’t forget last year’s announcement of a new Iran to India gas pipeline, in a deal facilitated by Russia’s Gazprom to ensure a part of India’s future energy needs.  This was a pipeline project delayed for nearly two decades as the U.S. (and Hillary Clinton) tried to bring gas down from Turkmenistan, the TAPI pipeline, and cut Iran out of the picture.

Both countries have not benefitted from this mutually-beneficial energy trade for more than fifteen years because of U.S. meddling.

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India’s Future Is Iran’s

What this summit between Modi and Rouhani ultimately means is that despite all attempts at intimidation and control, self-interest always wins.  There are too many good reasons for India and Iran to be allies economically.

And despite our increased military presence in both Afghanistan and Syria beyond all rationality, designed to surround and pressure Iran into submission, in the end it won’t work.  India imports 60% of its energy needs.

And while the two countries have been sparring over particulars in developing the important Farzad-B gas field in the Persian Gulf, Rouhani and Modi seem to have created a framework where the two can get a deal done.

On Farzad-B, [Indian Oil Minister] Pradhan said both sides agreed to reove “all the bottlenecks on capex, return (on indina investments) and timeline. We have decided today to reopen and re-engage on all three issues again.”

The oil deal appears to be the most crucial breakthrough since India had reduced Iranian crude imports by a quarter in retaliation for, what officials described as, Iran’s flip-flop over sealing a deal over Farzad-B.

Those words came after Iran cut a better deal for oil exports to India, up to 500,000 more barrels per day, more than doubling 2017’s 370,000 barrels per day.

If Rouhani’s visit can nail down these deals and build further trust between the two countries, he will have moved the ball way down the field for Iran as it pertains to its improving regional relationships with Russia, Turkey and even China.

Because, by getting India to help stabilize Iran’s energy industry and build its transport infrastructure in the east it’s assisting Russia and China’s goals of opening up the former Soviet ‘Stans as well as give them more leverage to craft a security deal in Afghanistan between the Kabul government and the amenable parts of the Taliban.

lundi, 26 février 2018

India and its Strategic Culture

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India and its Strategic Culture
 
Ex: http://www.katehon.com

More often than not, rules of conduct in the international field are formed by historical, cultural, religious and philosophical principles of the people (the elite), rooted in a certain geographical area. The persistence with which the mistress of the seas can boast creating new colonies far away from the Albion coasts can be seen even today: Gibraltar, the Falkland Islands (Islas Malvinas in Argentina), the Commonwealth member-states; the American Frontier Spirit transformed into a relentless desire to conduct democratic reforms in the world, and keenness on the Leo Strauss’s ideas (the scientist himself claiming the need to use double standards) helped several American neoconservatives to fulfill their ideas; Jewish messianism allowed not only the creation of the State of Israel, but also to place the country on the international level.

India also has its own national strategy which, perhaps, is not quite clear to us because of the Hindu world view, although this huge country has a significant number of not only followers of ancient polytheistic tradition and its branch, but also representatives of other cultures and religions: Muslims, Sikhs, Buddhists, all kind of Christians and Jews (six different religious Judaic groups live in different parts of India, some of them are autochthonous and adopted it in the second half of the XX century).

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With the use of new analysis of the various doctrinal positions, it is possible to understand India's geopolitical strategy through the prism of the strategic culture of the subcontinent, which affects the entire South East of Asia in some way. Why is it important? The British theorist of international relations Professor Ken Booth gave the answer on the issue in the 1970s: “When thinking about the rational behavior of others, strategists tend to project their own cultural values ​​... but it should be apparent that one can only predict the behavior of a ‘rational man’ if both observer and the observed share the similar logical powers. Ethnocentric perception interferes in this process: they may mean that’s one own values and sense of priorities are projected onto others. By this process, ethnocentricity undermines the central act in the strategy of estimating how others will see and then will see and act.”[i]

For Hindus, the ethnocentric worldview is quite acceptable, as Hinduism is a “closed” religion, only Hindus can profess it, so the adoption of tradition is not possible. The Sikhs, having prominent positions in the government, are natives of Hindustan; the monotheistic religion began from the Islam and Hinduism contact as the response to the conflict issue. The special case is the Parsees, concentrating in the Mumbai, but, it’s interesting that the Zoroastrianism is a closed religion too; the proselytism is not recognized by the Indian Parsees. Indian Muslims and Christians are interesting in a particular way, even for external forces, because the general political strategy of the current Indian leadership is still based on the Hindu worldview in its various forms (epos, philosophy, religion, culture).

Another British geopolitical theorist, Colin Gray, involved in the connection of the cultural layers and the State strategy said: “No one and no institution can operate beyond culture”, and then added that "the nature and function of the strategy are unchanging and universal, and dynamic historical form and content are inescapably cultural".[ii]

It is necessary to try to look at the political culture of the country to understand its actions in the international arena, not only in terms of pragmatism, which mainly focuses on the supply and security of energy resources, but also in terms of the worldview.

Mahatma-Gandhi-2.jpgAfter India became independence in 1947, the country was mainly regarded as pacifist, because of the Mahatma Gandhi strategy toward the British colonialists. A non-resistance to evil with violence was popular in the various anti-war movements in Western Europe and particularly in the USA during the Vietnam War. However, Gandhi used the concept of Satyagraha (insistence on truth) as an instrument of political struggle that was not based on national and popular Hindu tradition, but on the eclectic mixture of reformist Hinduism, the Upanishads and Jainism philosophy, promoting prohibition of the living creature’s murder, including harmful insects. The post-colonial heritage is important too. In the 1980s, А. К. Коul of the University of Delhi said that the whole concept of international law was based on the rationale and justification of the lawfulness of the Third World enslavement and plunder, which has been declared uncivilized.[iii] Such a critical approach sought for new ways to solve problems, and Koul introduced the concept of international law, which aimed at solving the problems of underdeveloped countries. He was supported by the international affairs lawyer R. P Anand, noting that "since international law is now supposed to be applicable to the world-wide community of states, including the new Asian-African states, it needs their consent no less. It must be modified to suit new interests and a new community."[iv] Despite the quite reasonable thoughts, ideas of these scientists were not relevant for the era. But now these concepts may well be applied within framework of BRICS.

If you look at India's political transformation, the Constitutional model was borrowed from the USA, and it was developed considering the cultural characteristics of each region (India has 28 states, 21 official languages, and more than 1,600 dialects). The traditional caste system is preserved in fact, but legally all Indians have equal rights and possibilities, the lower castes representatives in the southern states even formed the Dalit Panthers political movement and gathered foreign assistance (incl. Soros foundation and US organizations) for the promotion of their rights.

vajpayee.jpgThroughout the independent state’s history, within Indian political circles, the fluctuation from secularism to traditionalism was also noticeable. Despite this fact, as Stephen Cohen noted, since Nehru to Rajiv Gandhi’s term and then under the Vajpayee’s Indian People's Party there was antagonism in local cultural issues (the previous ruling Congress was secular, whilst Vajpayee’s Party was culturally nationalistic – Hindutva), the international and defense policy remained the same strategic policy[v]. It is worth noting that the Indian People Party (Bharatiya Janata Party), founded in 1980, received special attention from the American analysts, as, during the Atal Bihari Vajpayee term, the relations with the US were improved. The governing of Jawaharlal Nehru, representing the left wing of the Indian National Congress, called the course to achieve a society based on the principle of continuity and the balance of change, its political program was even named the Neruvianism. It consists of supporting national entrepreneurship, protecting it from foreign competition, private sector state regulation, hard control of financial transactions, and, in the public sector, primary development of main heavy industry sectors.[vi]

However, if we are talking about strategic culture, we need to address the historical heritage of the heroic character whose images attract mass consciousness and the national leader’s thought. Therefore, it is necessary to note the central Indian epos, Mahabharata and Ramayana. The first is the story of the struggle between two clans and an eternal cycle of events where many things are already predetermined, and the second one is about the fight of the gods and their assistants against the demons. It is natural that, as the monuments of national literature, through folklore, celebrations and customs, these imperatives entered the life of the population and the elite. Moreover, the strategy development, especially in state governance and war waging, was affected by the famous work Arthashastra written by a famous Indian thinker Kautilya (IV-III c. BC), which served the interests of the Maurya dynasty. Many Indians and even foreign lawyers quote the book and as a model of pre-Roman legal norms code, the traditional law. According to US analyst Rodney Jones, who wrote a lot of works on the Indian strategy, trying to find out the Hindu code to the international relations lock, Kautilya’s advice to the governors consists of the detailed description of the correct usage of power, espionage and poisons (in modern time, it can be regarded as chemical, bacterial or nuclear weapons)[vii]. According to Kautilya, the region is to face military conflicts, therefore, it needs to be prepared for a plot twist and maybe create military alliances with other states. Naturally, in the XX century, Indian politicians took into account this factor too.

Jones himself is the president of the Policy Architects International Company, and before that he spent a lot of time visiting India, Pakistan and Sri Lanka, as he was the son of Christian missionaries sent to the countries. In the USA, before establishing his company, Jones graduated from the Columbia University, and he worked as a professor at Kansas State University, and, in the mid-1970s, he carried out research at the Council on Foreign Relations and worked on the security issues in the Carter’s administration. In addition, he worked on arms control at Georgetown University Center for Strategic and International studies. So, in spite of its Western origin, it has in a sense taken his opinion into account.

Jones identifies a number of items that are in fact philosophical and mythological, but are the fundamentals for the strategic culture of India:

1. Sacred things are a part of the Indian identity

2. Objectives are endless and have no deadlines

3. India gained its status, and did not earn it

4. Knowing the truth is the key to action and power

5. World Order is hierarchical, not egalitarian

6. Instrumental meaning

7. Indian appearance is mysterious

8. Personal interest, expressed externally, is impersonal and absolute

9. The contradictions in real life are natural and confirmed

10. Power has its place, but trick can exceed force

11. Actions have consequences; good intention does not justify offense

12. Standards of law prohibit conventional compromise (it is difficult to find the difference, though not mitigated with the quid pro quo)

13. Compromise can be easily mistaken for an internal loss (ephemeral, truth deformation, lack of sovereignty)

14. Confidence is correct knowledge and actions; it is impersonal and difficult to build or to fill in

15. Security is a sit-down (it covers the geographical situation or way of life)

16. Strategy is assimilating (external is changing, reality is constant).

Based on these provisions, Jones proposes to include such categories as war and peace when considering Indian policies. The conflict is directly related to the strategic culture, according to one of the authors of this concept, Alistair Johnston, and the answers on three important questions is at the center of it: war’s role in international relations, the enemies nature and the threats they may pose, and the use of force.[viii] Jones writes that since the 1960’s, India was preparing a defense on two fronts: against Pakistan and China.[ix] The author also notes that until January 2003, the Indian official policy on the use of nuclear weapons stated it is acceptable only if India does not fire first, it must be a response to an attack. This policy was based on India's nuclear doctrine, published in August 1999. However, in 2003, the “Implementation of the Indian nuclear doctrine” stated that nuclear weapons would be used if chemical or biological weapons are used against Indian troops, and, most importantly, even its troops are located outside the Indian territories.[x] The incident in Mumbai, when Islamic Terrorists had successfully crossed the Pakistan border and made a small "jihad" in the economic capital of India, forced the authorities to think about other measures of deterrence and control, including informational systems.

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However, the Pakistan issue is more or less clear. The enemy image fits in this scheme: the Indian conquerors (I do not mean the mythical Aryan invasion, but a particular Muslim army that built in the the Mughal Empire north of India) came from the current northwest territories of Afghanistan and Pakistan. They had to fight and subdue not only the followers of Hinduism, but also by the adherents of the new syncretic monotheistic religion of the Sikhism, who have their sanctuary in the Golden temple dozens kilometers from the Pakistani border, in Amritsar. If the Muslims invaded Indian lands, the “white colonizers” arrived by sea: the Portuguese, the Dutch and the British controlled the south of Hindustan one after the other, exploiting its natural resources. The China issue is more complicated. Historically, Chinese emperors did not disturb the Indians because of the natural border, the Himalayan mountain range and the impenetrable jungle in the south. Although now India has several territorial disputes with China, or rather China has more claims on India, including the Tibetan Dalai Lama, whose headquarters where we takes shelter is located in the border region, Himachal Pradesh. India is more concerned about water resources: the sources of the Brahmaputra and the Ganga starts in Chinese Tibet.

However, in India there are different points of view on the problematic relations with its neighbors. Kanti Bajpai noted that after the end of the Cold War, India had three branches of possible strategic development. He calls them Nehruvianism, hyperrealism, and neo-liberalism. Bajpai insists that the hyperrealists have the most pessimistic view of international relations: “Where Nehruvians and neoliberals believe that international relations can be transformed either by means of communication and contact, or by free market economic reforms and the logic of comparative advantage, hyperrealists see an endless cycle of repetition in interstate interactions. In fact Hinduism regards time as an eternal cycle of sequences, human souls endures these too, continually reincarnating from one essence to another, thus Westerners - with their linear understanding of time - do not understand Indian sluggishness. Conflict and rivalry between states cannot be transformed into peace and friendship, except temporarily as in an alliance against a common foe, rather they can only be managed by the threat and use of violence.”[xi] In addition, hyperrealists reject their opponents’ objections to the unrestrained spending on weapons, and expressed doubt on the roles of institutions, laws and agreements. The IR-hyperrealists take into account only power and the strength; everything else is an illusion. Accordingly, the Nehruvianists and the neoliberalist regard war as one of the possibilities that can take place between sovereign states. For Nehruvianists, a natural state of anarchy can be reduced by agreements between states, so that war preparations to the point where the balance of power becomes a central factor of security and foreign policy are wasteful and useless. The neoliberals find that competitive arming, or arms races themselves, are a conditioning factor in the natural state of anarchy among the states, in particular, since they are interdependent. Therefore, they consider that economic strength is the primary goal for a state to be vital, which should be achieved through free markets and free trade abroad.[xii] The hyperrealists have quite a different point of view. Brahma Chellaney notes that war starts when adversaries determine that the other side has become too strong or too weak.[xiii] Therefore, war preparation is a responsible and wise perspicacity, not an instigation. Therefore, aggression against neighbors, if the issue is about a territorial dispute or any other contradictions, are considered not only acceptable, but even necessary by the hyperrealists.

nehru-gandhi.jpgSo, you can extract some conclusions which are quite clear: the Indian hyperrealists can use external forces to justify the escalation of a conflict, while the Nehruvianists would try to reach a consensus, and the neoliberals would resolve issues from the pragmatic (economic) point of view. Russia has a significant advantage. It doesn’t have common borders with India, it has quite a good attitude toward it, that is based on historical experience. India, along with Russia, is part of BRICS, and is ready to participate in the development of new international rules. Russia can interact wisely with the representatives of all three branches of India's strategic culture. The hyperrealists will be extremely interested in Russian weapons, modernization programs and, generally, a wide range of military cooperation. In some cases, Russia can use smart power and send certain signals to countries like Pakistan and China, through the Indian hyperrealists. Parenthetically, Bangladesh and Nepal should not be taken into account, as they don’t have any effect on the regional balance of power. The neoliberal approach can be used from a purely pragmatic point of view: trade, economic, and industrial cooperation. Nuclear energy, as well as research and high-tech, including the aerospace industry, may be quite promising to Russia, and these interests are included in the Nehruvianists’ agenda.

In addition, India's strategic culture can give us another important lesson, which is their economic and market system. These are conducted in such a way that the majority of products and services are oriented towards the domestic consumer, so any financial catastrophe occurring in the external environment, and having a domino effect elsewhere, will not be disastrous for India. If Russia can use a reasonable approach to this issue, such a market model based on the autarky principle (self-sufficiency) may be used in a number of regions of the Russian Federation. On the other hand, external capital flows to India from migrant workers, who settled in other countries: the US, the UK, the Gulf, etc, creates an additional source of revenue for the state.

It should be noted that India is inclined to reconsider its strategies. We are not only talking about the military doctrine of the “Cold Start”, which was recently modified, but also about its strategic culture in general. The National Security Adviser, Shivshankar Menon, believes that it is important to develop a new “vocabulary” and concepts to resolve 19th century issues. According to him, due to the opportunities provided by growth in India, it needs to interact more with the Western world, but the main line of strategic culture of the country will remain unchanged, as it is “'an indigenous construct of over a millennium, modified considerably by our experiences over the last two centuries … Fortunately for us, there is no isolationist stream in our strategy”.[xiv]

Footnotes:

[i] Ken Booth, Strategy and Ethnocentrism. New York: Homes & Meier Publishers, 1979, р 65.

[ii] Colin Gray, Modern Strategy, New York: Oxford University Press, 1999, р 129.

[iii]КоulА. К. The North-South Dialogue and the NIEO//New horizons of international law and developing countries. NewDelhi, 1983. P. 171.

[iv]Anand R. P. International law and the developing countries. NewDelhi, 1986. P. 107.

[v] Stephen P. Cohen. India: Emerging Power. Washington, D.C.: The Brookings Institution, 2001.

[vi]Mukhaev R.T. Geopolitics, Moscow, 2007, p. 553

[vii] Rodney W. Jones. India’s Strategic Culture. Defense Threat Reduction Agency Advanced Systems and Concepts Office. 31 October 2006, р.5.

[viii]Alastair Iain Johnston, Cultural Realism: Strategic Culture and Grand Strategy in Chinese History, Princeton: Princeton University Press, 1995.

[ix]Rodney W. Jones. Conventional Military Imbalance and Strategic Stability in South Asia. SASSU ResearchPaperNo. 1, March 2005, р. 9.

[x]Ibid. p. 13.

[xi] Kanti Bajpai. Indian Strategic Culture. — South Asia in 2020: Future Strategic Balances and Alliances, Strategic Studies Institute, November 2002, P. 245 — 305.// http://www.stramod. ru/SP_001.html

[xii] Shiv Shankar Menon. K. Subrahmanyam and India’s Strategic Culture. National Maritime

Foundation, 19 January 2012 http://www.maritimeindia.org/article/k-subrahmanyam-andin...

[xiii] On the importance of national power or strength, См. Brahma Chellaney, .Preface,. in idem, ed., Securing India’s Future in the New Millennium, p. xviii

[xiv] India needs to modernise strategic culture. Sify News. Jan 20, 2012. http://www.sify.com/ news/india-needs-to-modernise-strategic-culture-news-national-mbus4jccahb.html

 

mardi, 20 février 2018

Future intégration économique entre la Russie et le Japon?

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Future intégration économique entre la Russie et le Japon?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Poser la question ne paraît pas sérieux. D'une part les deux pays faute d'un traité de paix sont encore juridiquement en guerre. D'autre part et surtout, beaucoup de différences séparent leurs économies.

Le Japon est bien intégré dans l'économie libérale américaine et européenne. La Russie cherche sa voie dans une alliance avec la Chine, en perspective d'une future Eurasie. Même si son économie s'ouvre de plus en plus à des relations technologiques et financières avec le monde dit « occidental », à l'exclusion des Etats-Unis, elle reste très fermée et difficile à pénétrer par des intérêts étrangers. Ne mentionnons pas le fait que le Japon demeure politiquement une sorte de satellite de Washington. Les choses pourront changer si les Japonais y trouvaient de l'intérêt. D'ailleurs la récente rencontre Shinzo Abe-Vladimir Poutine au forum économique de Vladivostok a été d'un bon présage à cet égard.

sakhhokk.pngIl ne faut pas sous-estimer les points sur lesquels les deux économies pourraient dès maintenant coopérer, si les circonstances politiques le permettaient. La Russie représente un vaste marché de consommation, que les industries russes peineront à satisfaire, faute de financements et de produits adaptés. Son vaste continent, notamment au delà du cercle polaire, est assez grand pour accueillir des investisseurs japonais. Ceux-ci diminueraient la dépendance actuelle à l'égard de la Chine. En contrepartie, la Russie pourrait fournir des matières premières et de l'énergie dont le Japon manque cruellement. Ses industries militaires qui sont extrêmement compétitives et modernes, pourraient intéresser Tokyo au cas où celui-ci déciderait de se constituer une défense indépendante des forces américaines et de leurs matériels.

Si l'on ne peut envisager, malgré leurs aspects complémentaires, une future intégration des deux économies, de très importants rapprochements pourraient se faire rapidement. Mais il faudrait pour cela un grand programme géopolitique qui permettrait aux populations et aux décideurs des deux pays de visualiser concrètement les avantages qu'en tireraient les deux partenaires.

Un futur pont-tunnel

C'est le rôle que pourrait jouer le projet de pont-tunnel à l'étude entre les deux pays. Nous avons déjà mentionné ce projet et marqué son intérêt dans un article de janvier 2018 Un projet de pont entre la Russie et le Japon https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/140118.... Dans le présent article, il n'est pas inutile d'y revenir.

Ce projet, dans l'esprit de l'OBOR chinois, impliquerait de massifs investissements d'infrastructures. Or c'est un domaine dans lequel les Chemins de fer russes (http://eng.rzd.ru/) excellent, ceci dès le temps du Transsibérien. Quant aux financements, ils pourraient provenir, non seulement de la Russie et du Japon, mais de la Chine et de la Corée du Sud, qui souhaitent des relations économiques plus faciles que par mer avec le Japon.

Le projet une fois décidé pourrait provoquer une vague d'investissements dans les iles Sakhalin et Hokkaido, sans mentionner la région de Vladivostok. Le chemin de fer faciliterait l'accès du Japon aux matières premières et produits primaires russes, dont il manque et qu'il est obligé d'importer de plus loin. Comme indiqué ci-dessus, les consommateurs russes seront preneurs des produits sophistiqués de l'économie japonaise. Il s'agirait d'échanges gagnant-gagnant , ce qui n'est pas le cas dans les relations du Japon avec les Etats-Unis et l'Europe, qui voient un lui un concurrent n'offrant pas de contreparties.

Reste à savoir si l'ogre américain laissera son porte-avion japonais en mer du Japon et dans le Pacifique lui échapper. Peut-être qu'affaibli  il ne pourra pas faire autrement.

mercredi, 14 février 2018

Perspectives pour une Corée réunifiée

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Perspectives pour une Corée réunifiée

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Beaucoup d'attention a été non sans raison apportée aux contacts lors des Jeux olympiques de PyeongChang entre les deux présidents, Moon de la Corée du Sud et Kim Jung-un de la Corée du Nord. Il apparaît que Moon a été invité à  Pyongyang,  capitale de Corée du Nord, par son homologue. Il aurait accepté de s'y rendre.

CR-1.pngCeci bien évidemment s'est fait sans demander l'accord des Etats-Unis qui expriment actuellement leur fort mécontentement. Nul ne sait si les deux pays réussiront à s'entendre, ni sur quelles bases ceci se ferait. Mais beaucoup d'hypothèses très positives circulent en ce moment.

L'histoire et la logique font qu'une réunification des deux Corées, même si c'est sous la formule d'un Etat fédéral, se produira inévitablement dans les prochaines années. Manifestement la Chine et la Russie, très influentes de part et d'autre, y poussent. Mais sur quelles bases celle-ci pourrait-elle se faire?

Excluons dans cette question l'examen du fait que les Etats-Unis ont transformé la Corée du Sud en plateforme avancée des forces militaires considérables qu'ils déploient en mer du Japon et dans le Pacifique sud. Si en effet Séoul ne voulait plus de leur présence, ils seraient bien obligés d'en tenir compte, sauf à agiter des menaces militaires contre le pays ainsi colonisé qui voudrait s'en libérer.

Ceci étant, en dehors des différences démographiques, les deux pays ont un profil très différent. La Corée du Sud est connue dans le monde entier par la compétitivité des entreprises qu'elle y héberge, notamment dans le secteur des technologies numériques. Elle a lié tant aux Etats-Unis qu'en Europe des relations avec les entreprises correspondantes de ces pays qui la rendent en pratique inséparable sur de nombreux plans des économies américaines et européennes. Ces relations ne devraient pas être remises en cause pour des motifs purement politiques.

La Corée du Nord, comme nul n'en ignore aujourd'hui, a réussi à se donner des compétences de premier rang dans le domaine des missiles et de l'arme nucléaire qui la mettront vite au niveau d'autres pays du club des grandes puissances militaires. La Corée du Sud, privée pratiquement de tout moyen de défense en propre du fait des Etats-Unis, devrait être heureuse de partager les ressources militaires du Nord.

Au plan politique, la Corée du Sud peut prétendre être une démocratie. Elle a de bonnes relations avec tous les pays de ce type, notamment en Europe. La Corée du Nord, sans être à proprement parler une dictature, est incontestablement un régime autoritaire. A cet égard elle est proche de la Russie et de la Chine. Mais il y a tout lieu de penser que la pratique démocratique du Sud contaminerait rapidement le Nord. Ceci d'autant plus que si les deux Corées décidaient de s'unir afin de reformer une Corée unique, les populations, d'abord très hésitantes, particulièrement au sud, verraient ceci d'un bon oeil car le sentiment national « coréen » paraît encore vif, ou tout prêt à renaitre.

CR-2.pngComplémentarité

Dans ce cas, la complémentarité des deux économies et de leurs investissement respectifs s'adapterait à merveille. La nouvelle Corée deviendrait une véritable grande puissance mondiale, dans tous les domaines.

Si cette nouvelle Corée entretenait de bonnes relations avec la Chine et la Russie, elle pourrait y conquérir de nouveaux marchés, notamment au plan économique. D'ores et déjà la Chine a proposé d'étendre aux deux Corées une branche de l'OBOR ou Nouvelle Route de la Soie qui les mettrait en relation plus facilement que par la mer avec les pays traversés par cette nouvelle voie, comme avec l'Europe. Le coût pourrait en être partagé.

Le rôle nécessairement très important que jouera l'actuelle Corée du Sud dans la future Corée unifiée devrait rassurer tous les pays asiatiques, notamment ceux de l'Organisation de Coopération de Shanghai. Il n'est pas exclu que le Japon, actuellement très hostile, notamment sous l'influence de son allié américain, se rapproche pragmatiquement de ce nouvel ensemble.

Ce sont ces perspectives, que nous ne développerons pas davantage ici, qui déplaisent fortement à Donald Trump, lequel avait promis plusieurs fois de réduire Pyongyang en cendres, sort auquel d'ailleurs ne pourrait pas échapper Séoul, du fait de sa proximité. Ce sont les mêmes raisons qui ont justifié le visage furieux du vice président américain Mike Pence lors de la séance inaugurale des Jeux puis son départ précipité. Personne apparemment parmi les organisateurs sud-coréens n'a cherché à le retenir. Chacun sait désormais que du fait de sa perte d'influence en Asie, l'Amérique n'aura aucun moyen d'empêcher une future réunification.

mardi, 13 février 2018

Rapprochement entre les Etats-Unis et la Chine en Afghanistan

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Rapprochement entre les Etats-Unis et la Chine en Afghanistan

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Alors que Donald Trump continue à présenter la Chine comme une menace quasi existentielle pour les Etats-Unis , les militaires américains engagés par le même Donald Trump dans ce qui parait un guerre sans fin contre les Talibans envisagent sérieusement à cette fin un partenariat avec la Chine.

Début janvier, les forces américaines avait mené dans l'est de l'Afghanistan une frappe aérienne sur une milice progouvernementale afghane infiltrée par les islamistes affiliés aux Talibans, phénomène d'ailleurs courant. Treize combattants avaient été tués à cette occasion. (voir https://www.tdg.ch/monde/frappe-americaine-tirs-13-morts/...)

Dans la suite de cette opération, l'aviation américaine vient de lancer une série de frappes contre l'ETIM ( East Turkestan Islamic Movement) au nord est de l'Afghanistan, dans la province du Badakhshan près de la frontière avec la Chine et le Tajikistan. https://www.defense.gov/News/Article/Article/1435247/us-f...

Le prétexte en était que l'ETIM y entretenait des camps d'entrainement au profit des Talibans, et leur fournissait des militants. Mais il se trouve que l'ETIM est très proche des séparatistes musulmans chinois ouighours (uighurs) que Pékin combat depuis des années, sans grands succès d'ailleurs. Le bruit a couru que les Etats-Unis avaient agi à partir d'informations fournies pas la Chine

Interrogé à ce sujet, le représentant du ministre des Affaires étrangères chinois a déclaré que la Chine était ouverte à toute coopération pragmatique avec les pays combattant le terrorisme et contribuant au maintien de la paix sur un pied d'égalité.

Le 6 février, lors d'une visite à Washington, peu commentée malgré son importance, le secrétaire d'Etat chinois Yanf Jiechi a rencontré Donald Trump. L'un et l'autre se sont félicités des bonnes perspectives de coopération entre les deux pays, dans de nombreux domaines notamment la lutte contre le terrorisme. http://www.xinhuanet.com/english/2018-02/10/c_136964623.htm

Dans le même temps, le chargé d'affaires russe pour l'Afghanistan Zamir Kabulov avait assuré que Moscou considérait la lutte contre l'Etat islamique en Afghanistan comme une priorité, compte tenu des dangers que celui-ci représentait pour les Etats asiatiques de l'ex-URSS et la Russie elle-même. http://tass.com/politics/989170 . Les combattants islamiques étaient désormais selon lui 10.000 et leur nombre augmentait régulièrement. Précédemment, Kabulov avait accusé les Etats-Unis d'y transférer des combattants islamique d'Iraq et de Syrie, et de continuer à les approvisionner en armes, ceci avait-il laissé entendre pour renforcer la menace islamique aux frontières de la Russie.

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La lutte contre le terrorisme afghan représentera-t-elle un terrain de rapprochement durable entre les Etats-Unis, la Chine et la Russie? On peut en douter. A supposer que l'Afghanistan soit définitivement purgée de tout terrorisme par une action commune entre ces trois grandes puissances, vu les potentialités stratégiques et économiques du pays, aucune de celle-ci ne renoncera à la perspective d'y exercer un protectorat de fait. Malgré son éloignement géographique, Washington pourra s'appuyer dans ce but sur son armée et les multiples bases militaires américaines de la région.

Sur l'ensemble du sujet, voir M.K. Bhadrakumar http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/author/bhadrakumaranrediffmailcom/

dimanche, 11 février 2018

La Chine installe une base militaire en Afghanistan

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La Chine installe une base militaire en Afghanistan

Par Peter Korzun

Source Strategic Culture

Ex: http://lesakerfrancophone.fr

La province afghane du Badakhshan est limitrophe de la région autonome chinoise ouïgour, le Xinjiang. Elle faisait autrefois partie d’une voie commerciale reliant l’Orient et l’Occident, connue sous le nom d’ancienne route de la soie. Aujourd’hui, cette route est relancée dans le cadre de l’initiative chinoise One Belt, One Road (OBOR), qui prévoit la construction d’importantes infrastructures en Afghanistan et en Asie centrale, dans le but de stimuler l’intérêt de Beijing pour la province.

L’Afghanistan abrite d’importants gisements de matières premières que la Chine pourrait importer. Pékin est en train d’investir 55 milliards de dollars au Pakistan et prévoit de construire un corridor économique s’étendant  jusqu’à la mer d’Arabie. L’OBOR dynamisera l’économie mondiale et profitera également à l’Afghanistan. La Chine est le principal investisseur et partenaire commercial de l’Afghanistan. La stabilité en Afghanistan est dans l’intérêt de la Chine, mais il y a peu d’espoir que les États-Unis puissent la fournir. Après tout, Washington n’a rien réalisé de substantiel allant dans ce sens depuis 2001. Il y a eu des attaques et des replis soudains, des changements de tactiques et de stratégies, et de nombreuses études sur la façon de renverser la tendance de cette guerre, mais les talibans sont toujours forts et l’économie afghane en ruine – le trafic de drogue étant le seul type d’entreprise qui y prospère. Jusqu’à présent, l’administration Trump n’a pas encore présenté sa stratégie tant attendue pour l’Afghanistan, même s’il y a au moins 8 400 soldats américains basés dans le pays. Et leur nombre va bientôt augmenter. Les relations entre les États-Unis et les autres acteurs concernés, comme le Pakistan, sont très tendues. Washington a récemment suspendu son aide militaire à ce pays.

L’instabilité en Afghanistan menace le corridor économique sino-pakistanais, un élément important de l’OBOR. La Chine agit en tant que médiateur, essayant de concilier les différences entre les acteurs régionaux. Les relations afghanes et pakistanaises se sont détériorées en 2017 lorsqu’elles se sont accusé l’une et l’autre de fournir un soutien aux djihadistes opérant dans les zones frontalières. Pékin travaille d’arrache-pied pour améliorer ces relations bilatérales. Elle a mis en place une réunion tripartite entre tous les ministres des Affaires étrangères en 2017. L’un des résultats de ces discussions a été la création de groupes de travail pour promouvoir la coopération dans divers domaines d’activité. Une autre réunion devrait avoir lieu cette année à Kaboul.

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Le Mouvement islamique du Turkménistan oriental, un mouvement nationaliste et islamique ouïgour du Xinjiang, est actif en Afghanistan. Les militants acquièrent de l’expérience de combat en combattant côte à côte avec les talibans et d’autres groupes militants. Pékin ne veut pas que ces guerriers chevronnés reviennent et se livrent à des activités terroristes sur son territoire.

La Russie et la Chine ont intensifié leur aide militaire aux États d’Asie centrale. Elles estiment que l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) peut contribuer de manière substantielle à un règlement pacifique. Ces deux pays tentent de construire un réseau d’États régionaux. Moscou et Pékin sont motivées par leurs intérêts nationaux. Conscientes de leurs responsabilités en tant que grandes puissances, elles travaillent ensemble pour promouvoir la sécurité en Afghanistan et en Asie centrale.

Ceci dit, la Chine pourrait penser que ses intérêts dans la région sont suffisamment forts pour justifier un engagement militaire à l’extérieur de ses frontières. Des représentants du gouvernement afghan ont indiqué que la Chine envisage de construire une base militaire au Badakhshan. Les discussions sur les détails techniques vont bientôt commencer. Les armes et le matériel seront chinois, mais l’installation sera dirigée par du personnel afghan. Les véhicules et le matériel seront acheminés par le Tadjikistan. Il ne fait aucun doute que des instructeurs militaires chinois et autres experts viendront également former et assister les missions. Le vice-président de la Commission militaire centrale chinoise, Xu Qiliang, affirme que la construction de cette base devrait être achevée en 2018.

Grâce à quelques offensives puissantes menées en 2017, les talibans ont capturé temporairement les districts d’Ishkashim et Zebak et celui du Badakhshan. Le gouvernement afghan n’a pas réussi à assurer une présence militaire suffisante pour assurer la sécurité. Un accord avait été conclu avec les commandants locaux sur le terrain, qui leur avait donné une part de la production de lapis-lazuli là-bas, en échange d’une cessation des hostilités. Mais les chamailleries internes ont sapé la paix fragile entre les groupes locaux, et les talibans ont saisi l’occasion pour intervenir. La présence d’État islamique dans la province est particulièrement préoccupante. La sécurité des frontières est donc une question d’une importance primordiale pour Pékin.

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La question est : jusqu’où la Chine est-elle prête à aller ? Jusqu’à présent, elle a limité ses activités militaires à des équipes commandos patrouillant dans le corridor de Wakhan. Une base militaire au Badakhshan constituerait une étape importante démontrant que Pékin est prête à étendre sa présence dans le pays et remplacer les États-Unis. La Chine a un atout dont les États-Unis manquent – ses bonnes relations avec la Russie et le Pakistan. Pékin représente l’OCS, une grande organisation internationale qui comprend des acteurs tels que la Turquie, l’Iran, l’Inde, le Pakistan et les pays d’Asie centrale. L’année dernière, le président russe Vladimir Poutine a pris l’initiative de relancer les travaux du Groupe de contact de l’OCS sur l’Afghanistan. Ces activités avaient été suspendues en 2009. La Russie préconise d’ouvrir dès que possible des pourparlers directs entre le gouvernement afghan et les talibans. Pékin soutient également cette idée. Les deux nations sont dans le même bateau. Moscou a déclaré qu’elle était prête à accueillir une conférence sur l’Afghanistan.

L’OCS peut transformer le processus de paix en un véritable effort multilatéral. Cela affaiblira le poids des États-Unis dans la région, mais renforcera les chances de trouver un règlement au conflit. La coopération et la diplomatie pourraient ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire de l’Afghanistan.

Peter Korzun

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone.

 

dimanche, 04 février 2018

Pékin appelle l'Europe à combattre l’unilatéralisme

La Chine a demandé aux pays européens, dont l’Allemagne, de ne pas se contenter de « mots » face à l’unilatéralisme commercial et de prendre des mesures concrètes.

Le porte-parole du ministère chinois du Commerce Gao Feng, cité par l’IRNA, a souligné que les Européens ne devaient pas dresser d’obstacles aux investissements chinois dans leurs pays.

Dans une interview à Pékin, ce responsable chinois a affirmé que l’Allemagne, l’Italie et la France avaient rédigé des règlements qui leur permettraient d’entraver l’accès des sociétés chinoises à leurs marchés ainsi que l’achat par pékin de biens européens.

« Lors du Forum économique de Davos en Suisse, c’étaient les mêmes dirigeants européens, dont les Allemands, qui avaient annoncé que l’unilatéralisme commercial n’était pas le choix du futur et qu’il fallait le combattre », a-t-il ajouté.

« Bien que les investissements chinois en Allemagne aient augmenté tout au long de ces dernières années, ils sont encore dans la phase initiale et les tergiversations de Berlin et d’autres chancelleries européennes bloqueront le développement des relations et des investissements bilatéraux », a précisé le diplomate chinois.

D’après M. Feng, les investissements chinois en Allemagne ont atteint les 2 milliards 270 millions de dollars, un chiffre rudimentaire par rapport à l’ensemble des investissements effectués en Allemagne, ce qui ne constitue pas une menace.

« Pékin encouragera encore les entreprises chinoises à investir dans l’Union européenne, tout en espérant que les Européens leur accordent une attitude juste et équitable », a-t-il affirmé.

Depuis des années, la Chine s’est engagée à faire évoluer son modèle de croissance économique vers un modèle axé sur la consommation, les services et l’innovation. Les chiffres montrent que ces efforts portent leurs fruits.

Le Japon réembrigadé par le Pentagone

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Le Japon réembrigadé par le Pentagone

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

En décembre 2016, la Russie et le Japon s'étaient entendues sur un projet de coopération économique concernant les «Kouriles du Sud», ainsi appelées par les Russes, et que les Japonais nomment «Territoires du Nord». Ces quatre îles font officiellement partie de la région russe de Sakhaline, mais sont revendiquées par le Japon, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Ce différend territorial n'était toujours pas réglé.

Cependant, au cours d'une visite officielle au Japon, les 15 et 16 décembre 2016, le président russe Vladimir Poutine, dont c'était la 16e rencontre avec le Premier ministre Shinzo Abe, avait estimé qu'«il serait naïf de penser qu'on puisse régler ce problème en une heure. Mais il est sans doute nécessaire de chercher une solution. Il faut un travail méticuleux pour renforcer la confiance bilatérale.»

Shinzo Abe s'était dit d'accord pour, dans ses termes, une «nouvelle approche» axée sur le levier économique. Les deux pays avaient décidé d'«ordonner à des experts d'entamer des consultations afin de se mettre d'accord sur les conditions et les domaines d'exploitation commune» .

Ce rapprochement entre le Japon et la Russie ne pouvait être accepté par Washington. Les consultations ont tourné court à l'annonce du déploiement d'un système américain Aegis de missiles de défense au Japon. Comme nous l'avons souvent indiqué, ces missiles peuvent aussi bien être de défense que d'attaque. De plus ils pourront facilement être dotés des bombes nucléaires d'un format réduit dont le Pentagone vient d'annoncer l'étude. Une version maritime du système Aegis a déjà été mise en place au Japon. En décembre 2017, le gouvernement japonais avait approuvé un budget militaire record de $46 milliards comportant une contribution à l'installation au Japon de deux stations terrestres Aegis. Celles-ci devraient être opérationnelles vers 2023.

Moscou a toujours refusé d'admettre que les missiles Aegis fussent uniquement défensifs. Le 28 décembre la porte-parole du ministère de la défense a déclaré que la décision japonaise causait de graves inquiétudes. Il s'agissait selon elle d'un nouveau pas pour le déploiement dans tout le Pacifique sud d'un système global de missiles susceptibles de frapper la Russie. La Chine avait exprimé la même préoccupation.

Moscou n'a pas tardé à répliquer. Medvedev vient d'annoncer le 30 janvier qu'un aéroport installé dans l'ile Itutop des Kouriles allait être transformé pour recevoir des avions militaires ou des drones ainsi qu'un système adéquat de contrôle aérien. Il s'agit évidemment d'un premier pas pour la militarisation des Kouriles. Ces décisions réciproques, japonaises et russes, semblent enterrer l'espoir d'un traité de pais entre les deux pays. Ce que l'on avait nommé l'offensive de charme de Shinzo Abe est en train de tourner court. Le Japon, de son fait, continue à être considéré par Moscou comme un allié indéfectible des Etats-Unis. Voilà qui devrait rassurer Washington quant à la crainte d'une « trahison » du Japon.

Il y a lieu de craindre que les échanges économiques et touristiques qui commençaient à s'établir entre ce pays et la Sibérie russe ne puissent plus se poursuivre. C'est sans doute ce que veut Donald Trump aujourd'hui, qui multiplie les déclarations agressives envers la Chine et la Russie.

Références

Voir en date du 19/12/2016
http://geopolis.francetvinfo.fr/conflit-des-iles-kouriles...

Ainsi que, daté du 2/02/2018
http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/author/bhadrakumara...

mercredi, 24 janvier 2018

The Russo-Chinese "Alliance" Revisited

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The Russo-Chinese "Alliance" Revisited

America’s greatest strategic mind of global recognition, Alfred Thayer Mahan, in his seminal work The Influence of Sea Power upon History saw the World Ocean and activity in it as the foundation for national greatness and power. The pivot of this greatness was a powerful navy. Through Mahan, the Theory of Navalism reached American elites late in 19th Century. As Byron King noted:

Mahan’s book struck the highest levels of the governing classes like a bolt of lightning and created a tempest of intellectual upheaval not just within the U.S. Navy, but throughout the broader American (and overseas) political, economic, and industrial system.

It was, however, not Navalism as a theory which contributed to both intellectual and, eventually, social upheaval—it was the industrial revolution and the technological paradigm that revolution created, which propelled ideas of naval blockades and of the decisive battles of large fleets to the forefront of global strategic thought. The confirmation of the correctness of Mahan’s vision didn’t have to wait for too long—on 28 May 1905, in the straits of Tsushima, Russia’s Baltic Sea Squadron of Admiral Zinovyi Rozhesvensky was almost completely obliterated by the Japanese naval force of Admiral Togo in what amounted to one of the most lop-sided battles in history. Russia’s de jure defeat in the Russo-Japanese War of 1904-05 became inevitable in the wake of Tsushima, which became in Russia a euphemism for a catastrophe. Recriminations and, eventually the First Russian Revolution followed as the result of this military-political humiliation. This outcome also cemented a central postulate of Navalism—large, expensive fleets became the main force which embodied both national prestige and safety for the trade of the nation which possessed them. The era of battleships and cruisers unfolded but so did the era of submarines.

The explosive technological and doctrinal development of fleets, both naval and commercial, followed. Also Mahan’s ideas that the old concept of Guerre’ de Course, of commerce raiding, simultaneously matured and reached industrial proportions, which would see massive naval battles on the Shipping Lanes of Communications (SLOC) during WW I and, especially so, during WW II. The Safety of SLOCs and maritime Choke Points became defining factors in Western strategic thinking of the 20th Century. Nowhere was this more so than in Great Britain and, especially, in the newly emerging superpower of the United States. The World Island is how Admiral Elmo Zumwalt defined the United States of the 20th Century. The post WW II US Navy became more than just a concentrated material expression of American national pride and of industrial-technological prowess; it became the guarantor of the safety of those numerous SLOCs and Choke Points on which American prosperity depended then and continues to depend even more so today.

Enter the 21st Century. With the collapse of the Soviet Union, the US Navy lost its only modern peer—the Soviet Navy. Today, the US Navy reigns supreme over the vast spaces of the World Ocean, thus making American maritime trade secure. For now it also controls the world’s maritime trade which amounts to almost 90 percent of all global trade. A fleet of more than 62 000 commercial vessels every day carries millions tons of cargo, ranging from crude oil and ore to washing machines and cars, between hundreds of ports, thus generating trillions of dollars in capital movement every month. It seems that the United States with her magnificent navy is living proof of the old geopolitical truism that the one who controls the World Ocean controls the world’s trade, and thus controls the World. This was true with the United States being the most productive and largest industrial economy in the post-World War Two world. This is not the case anymore. To be sure, the United States still hugely depends on and still controls most SLOCs, but this time the pattern is different and is changing constantly.

China’s ever-growing manufacturing capacity entered the game—the times when the United States was shipping massive amounts of finished goods and of materiel both to Europe and elsewhere around the world are over. Of course, the United States still produces many finished goods, some of them of a world-class quality, such as commercial aircraft, processors, generators, and engines, to name just a few; but in 2017 the United States posted an astonishing 344 billion dollars trade deficit with China. Today, the US controlled SLOCs in the Asia-Pacific area operate as supply lines for the US internal market, shipping monthly tens of billions of dollars’ worth of the finished consumer goods to the United States, filling the shelves of American Walmarts, Targets and Costcos with mostly Chinese-manufactured TVs, home appliances, computers, Smart phones, furniture, and articles of clothing. The United States today depends on China for its own everyday consumer needs. This dependence is unprecedented historically and is a powerful reason for questioning both America’s internal and international trade policies. Today, trade deficits of such a scale are among the most important drivers behind contemporary geopolitical upheaval.

The United States is in a trade hole and that hole is extremely deep. Yet, while the US-Chinese trade is the talk of the town and is extremely important in explaining contemporary geopolitical dynamics, and an inevitable US-Chinese trade war, a much larger but less talked about global scenario is beginning to emerge and it has everything to do with the fact of China’s (One) Belt and Road initiative aka the New Silk Road. A lot has been said about this massive project, most of it is positive and it is derived from the fact of the seemingly much fairer and beneficial, for all parties involved, nature of it. This is true, especially against the background of the mayhem and destruction the United States has unleashed around the world. Yet, the Chinese project is far more than just an exercise in charity which it certainly is not. China, with her excessive industrial capacity, is in it for a much bigger prize than the United States, with its sluggish consumer market and declining standard of living. Nor are Africa or Eurasian subcontinent the targets, although often placed in the center of Chinese considerations. The name of the Chinese game is Europe. Without Europe, the One Belt and Road initiative becomes merely an expansion into large but mostly poor markets in Asia. The Philippines or Indonesia cannot compare to the advanced economies of Germany or France. Europe, not just the EU, is a different game. With her almost 750 million population and a GDP larger than that of China or the US, Europe is the only truly wealthy market left in the world. China desperately needs access to this market both through the land bridge and SLOCs and it is here where the geopolitical dance of the century becomes extremely intricate. Several important facts must be considered before drawing any conclusions on the mid to long-term developments:

1. The United Stated posts huge trade deficits not only with China. The US is in a deep 56 billion dollars trade hole with Germany in 2017. It consistently posts trade deficits with most European nations from France to Finland and Russia. With the EU alone, the US trade deficit is more than 135 billion dollars. With the exception of military hardware, commercial aircraft and some electronics, the US is simply not competitive in Europe. China is and precisely in that sector where the United States produces next to nothing—consumer goods. The Europeans are aware of this, as they are apprehensive of China’s One Belt and Road. Speaking on January 10, 2018 France’s President Macron was explicit in his description of the Silk Road:

“We must come up with a common position at the European level…We can’t disregard this initiative. It would mean dealing with its consequences and would be a profound strategic mistake.”

Europe does feel a need to protect her strategic sectors and those are the ones where China still lags considerably—the high-tech machine building sectors.

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2. With China securing the safety of her strategic rear and crucial resources by entering into all but an full-fledged military-political alliance with Russia, China seems poised to complete the Silk Road’s land-bridge, a small part of which will go through Russia. Modern transportation technologies, including high-speed rail—the exact field in which China is one of the global leaders—may significantly change the matrix of goods’ flow and, indeed, interconnect Eurasia with a highly developed railroad network. In fact, the work is already in progress. But here is the catch.

3. Commercial marine transport still remains the most efficient way of delivering large quantities of goods—a term “Road” stands for SLOCs in a One Belt and Road initiative. China needs this Road which connects her ports with the Mediterranean and it is here where all illusions about this Chinese initiative must be dispelled.

There is a lot of talk about the Russia-Chinese alliance, as well as about Russia being a junior partner in such an alliance. All this is a result of not seeing the very serious real factors behind the new Silk Road. First, China’s initiative is not that beneficial to Russia. In fact, it goes contrary to Russia’s own plans for creating a new Eurasian Economic Union (EAEU). Russia has its own designs on large portions of the markets China sees as her own. Russia, dominating Eurasia’s heartland, has a shot at a serious upgrade of its own role in this plan and that is what Russia is doing already. One of the major reasons is the fact that the US Navy and the Chinese Navy (PLAN) are simply in different leagues. One may say, and justly so, a lot of negative things about the US Navy, which does face a whole host of large technological and operational problems, but there can be no denial that it still remains the most powerful naval force in history. It is precisely this force which can, if push comes to shove, stop any maritime trade in almost any part of the world. The “almost” qualifier is extremely important here.

One also may say that this is an unrealistic scenario, while in reality it is anything but. The Chinese Navy (PLAN) was in construction overdrive for a decade now and it built a large number of surface combat ships, some of which on paper look impressive. By 2030 it also plans to have four aircraft carriers in its order of battle. China is also building naval bases in Pakistan, which is prudent once one considers that a large portion of this “Road” passing through the Indian Ocean. But the question remains—in the case of an inevitable US-China trade war, which may go hot on “neutral” territory, will the Chinese Navy (PLAN) be able to defend its SLOCs from the interdiction by the US Navy?

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The answer is an unequivocal no. China may already have a very serious A2/AD (Anti-Access/Area Denial) capability which would deters the US Navy and make its life difficult in the South China Sea, but blue water operations are a completely different game. The US Navy today and in the foreseeable future has an ace up its sleeve, and that is a world-class, massive nuclear attack submarine force which, considering the US Navy’s powerful surface element, will not allow PLAN to defend its SLOCs. While Mahan’s ideas seem to be moribund, they may yet see their resurrection in the form of a large fleet standoff with global implications.Neither now nor in the foreseeable future will China be able to overcome the US Navy’s technological underwater superiority, and eventually the Chinese will also need to contend with India’s view of the Indian Ocean as her own internal lake. India also sees the Chinese naval presence in the Indian Ocean as a threat to herself. It is not surprising therefore to see increased cooperation between the US and Indian Navies. The PLAN is not ready to face such odds, especially when one considers the rather unimpressive technological reality of PLAN’s submarine force—this inferiority in technology and numbers will not be overcome any time soon. In plain language, in the open ocean the US Navy can and, most likely, will sink the Chinese Navy and that will mean the end of the Road, leaving onl the Belt to China.

In the end, the United States also needs Europe in a desperate attempt to revitalize own economy by utilizing the subjugated and split EU as the main market for US hydrocarbons and goods. The US doesn’t need Chinese competition in what has now become a struggle with enormously high stakes for the United States. After all, the memories of America as a global industrial powerhouse are still fresh among many. This, eventually, may move the United States into full confrontational mode with China and it is here where Russia will have her own very appealing strategic fork in the road, with some preparations for this fork now being made. The most important sign of this was Vladimir Putin’s rather startling revelation, during his October 2017 Valdai Forum conversation with youth, of his concern for the fate of white European Christian Civilization and his desire to preserve it.

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The importance of this statement is difficult to overstate—much more is at stake than mere economic issues, however important. The Russian-Chinese alliance today seems unshakable and it will remain so for a while, but, contrary to some opinions, this is not because Russia needs China—certainly no more than China needs Russia. It is a situational global alliance, but it is also the economically natural alliance of two very close neighbors. China needs Russia’s resources, which Russia gladly sells to China, but China also needs Russia’s technology and she needs it desperately. Europe is also not just a market for China; it provides access to very advanced technologies, from nuclear power to transportation. But Europe and Russia are effectively the same culture, while China and Russia are not.

Putin at Valdai confirmed Russia as primarily a European nation and stressed the necessity to preserve it as such while preserving European, which is Western, culture as a whole—this is without doubt a most startling and profound political statement from a major global statesman in the 21st century. Preserving European culture is impossible without extremely advanced technology and advanced military systems, but that is what Russia has been building for the last decade. With Europe slowly coming to some understanding of the dead end of its cultural and economic policies, it is becoming clear that Europe sees neither China nor the United States as friends. Yet, even despite sanctions on Russia, the Q3 2017 reports saw a very significant, double digit, growth in trade between Russia and Germany, Netherlands, Italy, and Austria—hardly a sign of an isolated nation. The trade with China also grew tremendously by more than 20% and reached 84 billion dollars, with a target of 200 billion to be reached in the nearest future. There will be no cohesion to any Eurasian economic plans without Russia. The Russians know this, and so do the Chinese and the Americans.

More importantly, while it is primarily Russian or Russia-derived military technology which has already firmly secured the Chinese and Russian littorals and their near sea zones from any aggression, Russia holds yet another joker up her sleeve. It is the Northern Sea Route, which China supports enthusiastically. She has sound reasons for doing that. Unlike the Indian Ocean where PLAN would have to face the immensely powerful US Navy, Russia controls the Arctic and possesses a world-class A2/AD capability there, from advanced nuclear submarines, patrol and missile carrying aviation to a system of surveillance and reconnaissance sensors and coastal weapons, which make this route a desirable trade artery, also being much shorter than other maritime routes. The pace of Russian construction of ice-breakers for year-round operation of this ice route, now greatly mitigated by climate change, testifies to the fact that this route is already becoming an important economic and geopolitical factor.

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The strategic implications are enormous—neither the US Navy, nor, for that matter any other navy, would be able to interdict Arctic SLOCs. Russia already has enough fire-power in the Arctic to ensure that passage is peaceful under any geopolitical conditions, while retaining, if need be, the capacity to shut it down. China has no such capabilities. But that is why China knows how to behave with Russia, which is also, together with Finland, a source of advanced technology for China not only militarily but for the use of this route. As The Diplomat noted:

In short, as long as solid Russia-China relations exist, the future of the Ice Silk Road is bright.

There are no reasons for China or Russia to spoil their relations, especially now when the agreement has been signed and a JV established for developing and building Russian-Chinese long-range wide-body CR 929 aircraft, which gives China access to world-class Russia’s commercial aircraft design and technologies. Russian-Chinese energy and infrastructure projects are also impressive and have huge potential for growth. In general, after all of these factors are considered, one can easily see that no matter how one plays with numbers or geography, Russia long ago secured both continental and maritime pivot positions for any major Eurasian project. She did that by playing to her many strengths. Then, by openly stating her European cultural roots, Russia has asserted her claim to be the very real bridge between Asia and Europe and she has all the necessary economic, technological and military wherewithal to support such a claim.

Will Europe get the signal? There are certainly many there who got it already but so did the United States, whose neocon cabal is going apoplectic when facing an unfolding geopolitical reality in which the United States may be simply bypassed as a player in Eurasia or, under highly desirable yet unattainable conditions, see herself reinventing herself as a major global productive player. How to do this? Alfred Thayer Mahan left no instructions and that could be a big problem. But if we all manage to avoid Mahan’s vision of large fleets blowing each-other out of the water with modern conventional let alone nuclear weapons, in their desperate fight to control shipping lanes of communications—this, I think, will fit the common sense of most people in Russia, the US, China and Europe. These four players must sort their problems out in a peaceful and civilized way—there is no other viable option. The only alternative is a bloody destructive triumph of Navalism.

lundi, 22 janvier 2018

Giuseppe Tucci, il più grande tibetologo del mondo

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Giuseppe Tucci, il più grande tibetologo del mondo

Chiara Giacobelli

Scrittrice e giornalista

Ex: http://www.huffingtonpost.it

Lhasa, 1948 – Arrivare fin lì, attraversare continenti, fiumi e montagne, camminare per chilometri sul tetto del mondo, per poi scontrarsi con l'amara verità: le porte del Trono di Dio erano chiuse agli stranieri. A tutti gli stranieri. Giuseppe Tucci scalciò via un sasso gelido che rotolò fino ai piedi di un lama, dritto immobile a pochi metri da lui; sapeva che Lhasa era nota ovunque per essere la città proibita, eppure due anni prima Heinrich Harrer– che all'epoca non era nessuno, ma in futuro sarebbe diventato l'idolo delle masse grazie al film Sette anni in Tibet tratto dal suo libro – era riuscito a penetrarvi insieme all'amico Peter Aufschnaiter e proprio in quel momento, mentre lui tentava ogni strada possibile per convincere i monaci a essere accolto dal Dalai Lama, si trovava all'interno di quelle mura incantate con l'importante ruolo di traduttore di notizie dall'estero. Giuseppe alzò gli occhi verso l'immenso palazzo che sovrastava una rupe scoscesa e sospirò: non sarebbe tornato a casa senza prima aver avuto accesso al luogo più segreto del pianeta.

GT-mandala.JPGEra il 5 giugno del 1894 quando un bimbo dagli occhi curiosi e le mani sempre pronte ad afferrare ciò che incontrava sul suo cammino nasceva in un confortevole appartamento di Macerata. Oggi la targa che ricorda la sua persona si trova in corso Cavour ed è facilmente visibile, tuttavia sono in molti ad avere ricordi di un adolescente di via Crispi originale, poco avvezzo a far amicizia, sempre immerso in letture e passeggiate tra le rovine storiche, che aveva attirato l'attenzione su di sé poiché spesso, durante il freddo inverno dell'entroterra marchigiano, usciva in balcone a dorso nudo e si cimentava in difficilissimi esercizi di yoga. Nessuno poteva immaginare che la città di Macerata sarebbe arrivata in un futuro non troppo lontano a dedicargli persino una via e una sede didattica a Palazzo Ugolini. Giuseppe Tucci, figlio unico di una coppia di pugliesi emigrati nelle Marche, era per tutti il ragazzino fuori dal comune che al Liceo Classico Leopardi produceva scritti e saggi impensabili per un sedicenne (tanto che la scuola conserva ancora la pagella e il diploma, insieme a un libricino realizzato dagli alunni qualche anno fa); era il ribelle solitario che spariva per pomeriggi interi nella Biblioteca Comunale Mozzi Borgetti o in quella Statale cercando di decifrare lingue incomprensibili come il sanscrito, il cinese, l'hindi e molte altre, non potendo certo prevedere che un giorno tra quelle stesse mura sarebbero state conservate quasi tutte le sue 360 pubblicazioni; infine, era il giovane esploratore che dedicava ore e ore di studio alle zone archeologiche di Urbs Salvia ed Helvia Recina. Quelle colline, quegli scavi per lui così affascinanti, quel richiamo della terra d'origine che lo spingeva a immergersi nel passato attraverso ogni modalità non lo avrebbero mai abbandonato, neppure quando spirò all'età di novant'anni nella sua casa di San Polo dei Cavalieri. Tuttavia, Macerata fu solo l'inizio di una lunghissima vita trascorsa viaggiando; una vita che lo condusse negli spazi estremi dell'Oriente, laddove nessuno era mai stato prima.

GT-reltibet.jpgGiuseppe strinse la cinghia che teneva incollati tra loro gli antichi libri e sorrise compiaciuto. Era giunto il momento di lasciare Lhasa dopo che, non molto tempo prima, era davvero riuscito a farsi ammettere – unico uomo di tutta la spedizione – sfruttando una motivazione assai semplice: era buddista. Lo era diventato, in effetti, durante la precedente visita al Tibet nel 1935 grazie all'iniziazione dell'abate di Sakya Ngawang Thutob Wangdrag. Lo raccontò lui stesso nel libro Santi e briganti nel Tibet ignoto, esplicitando anche la convinzione di essere stato un tibetano e di essersi reincarnato nei panni di un esploratore per dare voce e lustro alla cultura di un popolo in continuo pericolo, ancora troppo ignoto al resto dell'umanità. Ed era proprio per questo motivo che Tucci, in quella soleggiata giornata dall'aria frizzantina proveniente dalle vette che si estendevano intorno a lui in lontananza, non aveva nessuna intenzione di restituire l'opera costituita da ben 108 volumi preziosi e di inestimabile valore che il Dalai Lama Tenzin Gyatso – appena tredicenne – gli aveva prestato affascinato dalla sua mente erudita continuamente in cerca di risposte. D'altra parte, la storia avrebbe dimostrato in seguito che quel piccolo "appropriamento indebito" si sarebbe rivelato una fortuna, poiché permise all'enciclopedia di salvarsi arrivando ai giorni nostri integra e tradotta in vari paesi, con grande gioia del Dalai Lama stesso.

Fu dunque quella la prima volta che Tucci riuscì a varcare la soglia della città proibita, ma la sua intera esistenza appare in realtà come un susseguirsi di avventure di ogni tipo, da quelle sentimentali – si sposò tre volte, nonostante trovò il vero amore solo con l'ultima compagna Francesca Bonardi, accanto alla quale è oggi sepolto in una tomba anonima e con lo sguardo rivolto a Oriente come da lui richiesto – a quelle professionali. Si contano in totale otto spedizioni in Tibet e cinque in Nepal, oltre agli scavi archeologici condotti in Afghanistan, Iran e Pakistan. Il patrimonio di reperti (oggetti, manufatti, libri, manoscritti, fotografie, etc.) da lui rinvenuto nel corso di questi viaggi fu tale da permettergli nel 1933 di fondare insieme al filosofo Giovanni Gentile l'Istituto Italiano per il Medio ed Estremo Oriente di Roma (IsMEO), con lo stesso intento che lo aveva sempre mosso, quello cioè di stabilire relazioni culturali tra l'Italia e i Paesi asiatici.

GT-philIndia.jpgSebbene Giuseppe Tucci sia oggi considerato unanimamente il più importante tibetologo del mondo e un esploratore, orientalista, professore e storico delle religioni di livello internazionale – contando le numerose università straniere e italiane in cui insegnò, o le prestigiose onorificenze ricevute – la sua figura resta tuttora avvolta nel mistero e nella discrezione. Acclamato nonché profondamente stimato all'estero, Tucci seppe sfruttare anche nel suo paese i legami politici e istituzionali che la sua immensa cultura gli aveva procurato; tuttavia, mai si piegò ai lustri del successo, ai salotti letterari e alla sete di visibilità, restando così un personaggio ben poco noto se si pensa all'estremo carisma che seppe emanare in vita, ma soprattutto alle incredibili missioni che svolse, degne di un'incomparabile genialità.

La scorsa estate la grande mostra dal titolo Tucci l'esploratore dell'anima, allestita nella città natale dall'associazione Arte nomade in collaborazione con le istituzioni, gli ha regalato un po' di quella notorietà che sempre aveva schivato, come pure fece la pubblicazione di Segreto Tibet da parte di Fosco Maraini e del libro Non sono un intellettuale a cura di Maurizio Serafini e Gianfranco Borgani. Guardando al futuro, l'Assessorato alla Cultura del Comune di Macerata sta preparando uno spazio in biblioteca per raccontare Giuseppe Tucci nella sua complessa totalità: dalla vita in carovana tra Occidente e Oriente alla "comunione fiduciosa" fra i popoli, principio che fu saldo nel suo cuore e nella sua mente. Sempre in biblioteca è inoltre conservato il Premio Jawaharlal Nehru per la Comprensione Internazionale che ricevette dal governo indiano. Qualche anno fa, invece, un'esposizione fotografica a Pennabilli dedicata a Tucci venne visitata dal Dalai Lama in persona: i presenti raccontano di averlo visto commuoversi e di aver ricordato con affetto l'esploratore italiano, mentre una lacrima gli scendeva sul viso.

Il Tibet, [che] è stato il più grande amore della mia vita, e lo è tuttora, tanto più caldo, quanto più sembra difficile soddisfarlo con un nuovo incontro. In otto viaggi, ne ho percorso gran parte in lungo ed in largo, ho vissuto nei villaggi e nei monasteri, mi sono genuflesso dinanzi a maestri e immagini sacre, ho valicato insieme con i carovanieri monti e traversato deserti, vasti come il mare, ho discusso problemi di religione e filosofia con monaci sapienti. (...) Io ero diventato tutt'uno con essi. Vivevo la loro stessa vita, parlavo la medesima lingua, mi nutrivo delle medesime esperienze, condividevo le loro ansie ed i loro entusiasmi. La fiducia genera fiducia.

Giuseppe Tucci

samedi, 20 janvier 2018

‘Make Trade, Not War’ is China’s daring plan in the Middle East

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‘Make Trade, Not War’ is China’s daring plan in the Middle East

Under the Belt and Road Initiative, Beijing aims to connect western China to the eastern Mediterranean

by Pepe Escobar

Ex: http://www.atimes.com

China’s “Go West” strategy was brought into sharp focus at a forum in Shanghai last weekend. Billed as the Belt and Road Initiative: Towards Greater Cooperation between China and the Middle East, it highlighted key aspects of Beijing’s wider plan.

The New Silk Roads, or the Belt and Road Initiative, involve six key economic corridors, connecting Asia, the Middle East, North Africa and Europe. One, in particular, extends through the Middle East to North Africa. This is where the Belt and Road meets MENA or the Middle East and North Africa.

Of course, Beijing’s massive economic project goes way beyond merely exporting China’s excess production capacity. That is part of the plan, along with building selected industrial bases in MENA countries by using technical and production expertise from the world’s second-largest economy.

Again, this is will connect western China to the eastern Mediterranean. It will mean developing a corridor through projects such as the Red Med railway. There are also plans to expand ports, such as Oman’s Duqm, as well as substantial investment in Turkey.  

A look at the numbers tells a significant part of the story. In 2010, China-Arab trade was worth US$145 billion. By 2014, it had reached $250 billion and rising. China is now the largest exporter to assorted MENA nations, while MENA accounts for 40% of Beijing’s oil imports.

The next stage surrounding energy will be the implementation of a maze of LNG, or liquefied natural gas, pipelines, power grids, power plants and even green projects, sprouting up across the new Silk Road corridors and transit routes.      

According to the Asian Development Bank, the myriad of Belt and Road infrastructure projects for the next 15 years could hit a staggering $26 trillion. Other less grandiose figures come in at $8 trillion during the next two decades.

The ongoing internationalization of the yuan will be key in the process as will the role of the Asia Infrastructure Investment Bank (AIIB).

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Naturally, there will be challenges. Belt and Road Initiative projects will have to create local jobs, navigate complex public and private partnerships along with intractable geopolitical wobbles.

Enseng Ho, a professor from the Asia Research Institute at the National University of Singapore, is one of an army of researchers studying how historical links will play an important role in this new configuration.

An excellent example is the city of Yiwu in Zhejiang province. This has become a mecca for merchant pilgrims from Syria or east Africa and has profited the region, according to the Zhejiang provincial government.

In a wider Middle East context, Beijing’s aim is to harness, discipline and profit from what can be considered an Industrialization 2.0 process. The aim is to help oil producers, such as Saudi Arabia and the rest of the Gulf states, diversify away from crude.

There is also reconstruction projections elsewhere, with China deeply involved in the commercial renaissance of post-war Syria. 

As well as investing in its own future energy security, Beijing is keen to put together other long-term strategic investments. Remixing the centuries-old Chinese trade connections with the Islamic world fits into the Globalization 2.0 concept President Xi Jinping rolled out at last year’s World Economic Forum in the Swiss ski resort of Davos.

 

But then, Beijing’s strategy is to avoid a geopolitical collision in the Middle East. Its aim is to: Make Trade, Not War.

From the United States’ point of view, the National Security Strategy document highlighted how China and Russia are trying to shape a new geopolitical environment in the region, which contrasts sharply from Washington’s aims and interests.

It pointed out that while Russia is trying to advance its position as the leading political and military power broker, China is pushing ahead with a “win, win” economic policy. In 2016, that was spelt out in Beijing’s first Arab Policy paper, with its emphasis on bilateral trade cooperation, joint development projects and military exchanges.

Since geopolitical wobbles are never far below the surface in the Middle East, China has even suggested it would be willing to act as a mediator between intractable rivals Iran and Saudi Arabia.

Indeed, diplomacy is a key card for Beijing, according to Zhao Tingyang, a noted philosopher, at the Chinese Academy of Social Sciences.

In his 2006 paper, entitled Rethinking Empire from a Chinese Concept “All-Under-Heaven”, Zhao argued that the country show follow a principle of harmony based loosely on the Confucian notion of “all under heaven” or Tianxia in Mandarin.

Confucius, one would imagine, would be pleased by the Belt and Road Initiative. You could call it: “Make Trade, Not War All Under Heaven.”   

Peut-être bientôt une lune de miel entre l'Inde et l'Iran

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Peut-être bientôt une lune de miel entre l'Inde et l'Iran

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'excellent chroniqueur politique et ancien diplomate indien MK Bhadrakumar, a signalé dans un article du 14/01/2018, référencé ci-dessous, un phénomène qui a été généralement ignoré des milieux politiques et médias « occidentaux »: l'existence de projets discrets de coopération entre ce que l'on pourrait juger être deux soeurs ennemies, l'Inde et l'Iran.

Tout apparemment paraît les séparer. Au plan politique, on connait l'attraction croissante qu'exercent les Etats-Unis sur l'Inde et plus particulièrement sur son Président, Modi. L'Iran pour sa part a résolument pris la tête du bloc dit chiite dont la Russie est très proche. Par ailleurs, inutile de rappeler que leurs religions dominantes n'éprouvent pas, c'est le moins que l'on puisse dire, de grandes complicités.

Dans un interview du 12 janvier, le ministre iranien des Transports  Abbas Akhoundi et son homologue indien Nitin Gadkari ont pourtant révélé s'être mis d'accord sur un contrat de 2 milliards de dollars concernant la construction d'une ligne de chemin de fer joignant les deux villes iraniennes de Chabahar (port) et Zahedan. Par ailleurs la fabrication de 200 locomotives pour trains de marchandises a été décidée. Celles-ci seront construites à la fois en Iran et en Inde. Enfin les deux pays fabriqueront des éléments de voies pour les chemins de fer iraniens.

Les deux gouvernements considèrent que le développement du port de Chabahar, situé à l'est de l'Iran, permettra d'ouvrir à l'Inde une voie alternative pour ses exportations vers l'Afghanistan et la Russie. Un séminaire irano-indien a discuté à cet égard d'une zone franche et de corridors de transit.

L'OBOR

Il faut retenir de ces décisions que l'exemple donné par la Chine du rôle essentiel des liaisons de transports entre les pays traversé par l'OBOR, ou Nouvelle Route de la Soie, est repris par d'autres pays asiatiques. Ces infrastructures permettront de donner une cohérence économique mais finalement aussi politique à de vastes régions encore séparées par de nombreuses différences, sinon des conflits.

La démarche est toute différente de celle des Etats-Unis qui proposent, comme à l'Inde actuellement, d'acquérir des matériels d'armement américains et de signer les accords de coopération militaire correspondants. Ceux-ci ne peuvent qu'attiser des conflits latents et générer un désordre dont Washington espère profiter pour rétablir une influence déclinante. A une moindre échelle, la leçon devrait aussi être retenue par Israël.

Référence

Why Gadkari is perfect interlocutor for Iran 
http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/author/bhadrakumara...

 

mercredi, 17 janvier 2018

Le bushidô selon Mishima

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Le bushidô selon Mishima

Rémy Valat
Historien

Ex: https://metamag.fr

Mishima est le nom de plume que se prêtait Hiraoka Kimitake (1925-1970). Le suicide de Hiraoka au moment d’une tentative avortée de coup d’État nationaliste le 25 novembre 1970 au siège des forces d’autodéfense à Tôkyô a été interprété de différentes manières, soit comme l’acte d’un déséquilibré, d’un martyr de la cause impériale, voire du geste du dernier samouraï.

Hiraoka Kimitake aurait intériorisé les appels au sacrifice du temps de guerre, puis arrivé à maturité, sa critique acerbe de la société de consommation avec laquelle il se sentait en décalage et son désir de retour à la tradition, l’auraient poussé à former une milice, éduquée sur le « pur » modèle japonais, une force paramilitaire qui aurait été l’embryon d’une nouvelle armée fidèle à l’empereur et à la tradition.

mishimasunsteel.jpgMishima, l’écrivain devenu l’homme d’un seul livre : le Hagakure

On comprend aisément le rejet de Hiraoka Kimitake pour la vassalisation du Japon par Washington après 1945 : une mise sous tutelle économique et culturelle, renforcée par la démilitarisation politique et morale du pays. Si le Japon dispose d’une armée conséquente, elle ne peut encore aujourd’hui être librement déployée sur un théâtre d’opération extérieur. Mais, Mishima-l’écrivain était avant tout un grand lecteur des œuvres occidentales (il appartient à la même génération que les étudiants-pilotes tokkôtai) et a, aussitôt le succès venu, vécu confortablement selon les valeurs de la société de consommation, qu’il vînt plus tard à critiquer. Surtout, Mishima était séduit par l’esthétique chrétienne de la mort et du sacrifice. Le tableau Saint Sébastien de Guido Reni, représentant le martyr le torse nu transpercé de flèches, le poussa même à reconstituer le tableau in vivo, en posant pour le photographe Hosoe Eikō (né en 1933) pour son album Ordalie par les roses (Barakei, 1963).

Hiraoka, l’homme avait une forte attirance pour l’esthétique de la souffrance et de la mort, stimulée par un désir d’exhiber son corps et ses préférences sexuelles, ces manifestations seraient peut-être le fruit d’une éducation perturbée (reçue d’une grand-mère et d’un père autoritaires, contre-balancée par une mère aimante). Cette fascination morbide est aussi le fruit de la propagande du temps de guerre (qui invitait au sacrifice), mais n’ayant pas eu le courage de s’engager (prétextant des douleurs pulmonaires), le don de sa personne pour l’empereur et la patrie sont restés pour lui un acte manqué qui l’emplissent de remords.

Ainsi, Mishima grand lecteur et grand écrivain s’enfermera dans la lecture d’un seul livre, le Hagakure de Yamamoto Jōchō (ou Yamamoto Tsunetomo, Jōchō est le nom qu’il prit après sa rupture avec son nouveau maître et l’adoption d’une vie recluse), auteur en qui il se reconnaissait et qu’il considèrait comme le samouraï modèle. Pourquoi ?

Yamamoto Tsunetomo (1659 – 1719) était un lettré, fidèle vassal du seigneur Nabeshima Mitsushige de la province de Saga. À la disparition de son maître (1700), il ne put pratiquer le suicide par accompagnement, pratique traditionnelle attestant de la dévotion du samouraï envers son seigneur. Yamamoto Tsunetomo a reçu une stricte éducation de guerrier, mais la bureaucratisation des missions des samouraïs a condamné à jamais la réalisation de ses rêves de jeunesse emplis de combats glorieux et d’honneurs acquis sur le champ de bataille. Le samouraï vécu mal la double interdiction de son suzerain, qui ne préconisait pas cet acte, et du gouvernement shôgunal, qui l’interdisait officiellement : accompagner son maître dans la mort aurait été pour lui la preuve ultime de sa loyauté et de son état de samouraï. Néanmoins, on ignore les motivations de son auteur aux différents stades de son existence (sa relation intime avec la mort), et il n’est pas à exclure qu’il puisse également s’agir d’une posture : Yamamoto Tsunetomo n’a jamais pris les armes de sa vie, il est mort dans son lit en ruminant un passé idéalisé…. Il est donc facile d’inviter les autres au sacrifice.


Son livre, en 11 rouleaux, le Hagakure (littéralement « à l’ombre des feuilles ») qui met notamment en avant plusieurs aspects de l’éthique des samouraïs et chers à Mishima : une ferme résolution à mourir (et donc à vivre au temps présent), le soin particulier à donner à l’apparence extérieure et l’acceptation de l’homosexualité, comme preuve de l’attachement suprême entre combattants. Mais, quoi qu’est pu en croire Mishima, ce texte n’a eu aucune influence à l’époque d’Edo, les rares samouraïs qui en connaissaient l’existence n’en recommandaient pas nécessairement la lecture, preuve du décalage de mentalité entre son auteur et son groupe social.

L’inspiration occidentale du bushidô moderne : le drame de la méconnaissance

L’esprit de sacrifice que Mishima emprunte au christianisme est aussi un héritage du Bushidô. The soul of Japan (ou Bushidô, l’âme du Japon, écrit directement en anglais et paru en 1900) de Nitobe Inazô (qui était de confession chrétienne). Celui-ci a rassemblé selon une grille de lecture moderne des traits culturels de la société japonaise et de la classe guerrière, les bushis, pour en dégager une éthique, faite de courage, de bienveillance, de courtoisie, du don de la personne, de sincérité, d’honneur, de loyauté, du contrôle de soi et d’esprit de justice, qu’il élève au rang de religion. Mais, cette morale des samouraïs est une tradition inventée, modernisée sur le modèle occidental. Celle-ci n’a jamais existé d’une manière aussi lisible : elle est une assimilation aux codes des chevaleries médiévales occidentales, une chevalerie qui est elle aussi pour une bonne part une tradition rénovée. Or, les anciens « codes des maisons» ou buke kakun, font peu ou pas référence à un « code des guerriers » et, depuis le XIXe siècle, les documents systématiquement mis en avant par les historiens japonais, peu nombreux et toujours les mêmes, ne se conforment pleinement ni aux mœurs ni aux pratiques sociales des samouraïs toutes époques confondues.

mishimaswordart.jpgLe terme « bushidô », utilisé en ce sens serait apparue pour la première fois dans le koyo gunkan, la chronique militaire de la province du Kai dirigée par le célèbre clan des Takeda (la chronique a été compilée par Kagenori Obata (1572-1663), le fils d’un imminent stratège du clan à partir de 1615. L’historien japonais Yamamoto Hirofumi (Yamamoto Hirofumi, Nihonjin no kokoro : bushidô nyûmon, Chûkei éditions, Tôkyô, 2006), constata au cours de ses recherches l’absence, à l’époque moderne, de textes formulant une éthique des guerriers qui auraient pu être accessibles et respectées par le plus grand nombre des samouraïs. Mieux, les rares textes, formulant et dégageant une éthique propre aux samouraïs (le Hagakure de Yamamoto Tsunetomo et les écrits de Yamaga Sôkô) tous deux intégrés dans le canon des textes de l’idéologie du bushidô, n’ont eu aucune influence avant le XXe siècle.

Ce fort désir de créer et de s’approprier une tradition s’intègre dans un contexte plus large et plus profond. L’intensification des échanges internationaux et le rapide processus de modernisation des sociétés au XIXe siècle a posé la question de la place du groupe et de la nation. Cette quête a pris la forme d’une modernisation de la tradition, en prenant le meilleur de ce qui est considéré être l’essence de la nation. Ce besoin identitaire était encore plus fort pour les pays colonisés, ou comme le Japon, pays en voie de développement ayant refusé d’emblée l’occidentalisation par la force. La puissance militaire des pays occidentaux ne pouvait s’expliquer que par une mentalité guerrière particulière (la chevalerie chrétienne) à laquelle il fallait trouver un pendant japonais (les samouraïs et le bushidô). Le samouraï deviendrait ainsi le symbole, l’outil assurant la cohésion de la société, et dont les valeurs soigneusement sélectionnées seraient érigées en une idéologie dépeignant une éthique purement japonaise.

Si le Bushidô et le Hagakure ont été sévèrement condamnés par l’occupant nord-américain et mis à l’index après la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont intériorisé et ont fait leur l’éthique du Bushidô imaginée par Nitobe Inazô. La samouraïsation de la société, et en particulier les films de propagande de la guerre Asie-pacifique, ont contribué à façonner, après épuration des traits militaristes du message initial, l’idéal de « japonéité » et l’image contemporaine du samouraï. Après la défaite de 1945 et deux bombardements atomiques, la population était en quête de sens. Le besoin de se sentir fort a contribué à l’émergence d’une mentalité nouvelle, démilitarisée, mais combative et héritée de la période expansionniste en Asie, construite autour de l’idéal d’une essence et d’un esprit typiquement japonais. Mais ce bushidô-là, n’est plus celui des samouraïs.

Mishima : le dernier samouraï

En somme, l’homme Hiraoka Kimitake était déchiré par des luttes internes, mélangées aux questionnements de la société japonaise de l’après guerre. Son suicide marque une volonté de dépassement…En apparence, sa vie et son dernier geste paraissent en contradiction avec l’éthique communément admise et « christianisée » du samouraï, qui est un mélange d’humilité, de discrétion, même dans la mort. Or, Mishima aimait être vue et admiré, trop attaché à son corps et aux apparences, il a préféré disparaître avant le déclin physique. La tentative de coup d’État était un coup de dé, en cas de réussite : la gloire ; en cas, d’échec : une mort longtemps désirée et mise en scène. Néanmoins, son geste est paradoxalement le plus représentatif de ce que furent réellement les guerriers japonais : individualistes, aimant être vus et attachés à leur honneur, ceux-ci défendaient becs et ongles leur liberté. Une liberté d’action que leur offrait le métier des armes et une possibilité d’intervention dans le domaine public. Comme eux, s’étant mentalement préparé à mourir, et quelques puissent être ses motivations personnelles, son suicide spectaculaire pour une cause légitime est le geste d’un homme libre et maître de son destin.

vendredi, 12 janvier 2018

Living as a migrant in China: Taxes, Not Integration

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Living as a migrant in China: Taxes, Not Integration

The cost-benefit analysis is all that counts

The idea is, apparently, that the immigrants who are hiding behind the veil of the right to asylum should learn the language, acquire German culture, celebrate the same festivals, learn the history of the country, possibly even talk about the German drinking culture and thereby finally become good, perhaps even better ‘Germans.’ At the same time, of course, they should retain as much of their own culture as possible and introduce it into the new emerging society. After all, Germany is being ‘enriched’ by this very fact, at least that’s what the social engineers in the unified parties, the brought-into-line editorial offices and the countless statist think tanks say.

Now, I am also – among other things – a refugee. More precisely, an economic refugee. I went to Asia about four years ago. I quit my employment, gave up my accommodation and, on the day of departure, duly deregistered my residence and myself from the Federal Republic of Germany. I had decided to take this step because I was fed up. I didn’t want to have to pay any more taxes for a corrupt regime that would use them to support torture prisons in foreign countries, protect criminal banks from bankruptcy, let bad criminals go sailing in the Caribbean for the purpose of resocialization, to finance left-wing thugs directly, and right-wing thugs indirectly through the ‘Verfassungsschutz’ Intelligence Agency. Furthermore, I didn’t want to keep paying into a pension system from which I would, at most, receive a bowl of soup, should I ever reach the mystical retirement age.

The fact that I ended up in China is due to love – in two ways. First of all, my love for Chinese cuisine and then – more importantly – the love for my wife, who is called ‘Little Happiness.’ I also owe to my Little Happiness my permanent residence permit in the Middle Kingdom. And the ‘permanent’ is relative and tied to the duration of our marriage. Should ‘Little Happiness’ one day no longer be mine, I could face expulsion.

dragon-dance-dragon-head.jpgSeen from these vantage points, I have a lot in common with immigrants coming to Germany. Like me, they’re looking for a better life. In contrast to me, however, they believe they can find that better life in Germany.

What also distinguishes us, is the way we were received. They were officially invited by the German federal government with the approval of the official opposition. The population – at least parts of it – gave them an enthusiastic reception with balloons, teddy bears and cakes at the train stations and did not hesitate to make the beds for the much-traveled young men. No one invited me, except my wife. My arrival at the airport was not acclaimed by anyone except my wife. Nobody makes my bed, not even my wife.

Above all, however, the Chinese state has a rather different attitude towards me than the German one towards its asylum seekers. The latter provides housing, pocket money and medical care for the newcomers. Teachers of German, psychologists and cultural advisors are there to ensure that the ‘new citizens’ are integrated as soon as possible. Nobody cared about my integration, and nobody is bothered by it. Yes, even the idea that (western) foreigners should integrate into China would seem quite strange to the Chinese. The fact that a foreigner could speak their language, which is not easy to learn, seems unimaginable to most of them. It is also almost impossible to delve into the subtleties of the almost 5,000 year-old culture, to understand the subtle hints and ambiguities, to raise the tea cup to a level commensurate with the status of the person opposite, or to comprehend, let alone to imitate correctly, the implicit cycle of celebrations and behaviors during the 14-day spring festival.

At least I speak Mandarin. After a fashion. But I can communicate and get along. I have some Chinese friends, am polite and friendly, but ‘integrated’ I am not. I will always be a foreigner.

Integration is therefore neither encouraged nor required. However, there were three things I was asked to do: First of all, in order to apply for my residence permit, I had to take an extensive health test, which of course I had to pay for out of my own pocket. An HIV, TBC or hepatitis C infection would have resulted in my being quarantined and subsequently deported – also at my own expense. At the same time as I received my residence permit, I was given a list of the facts that would inevitably lead to its repeal. Criminal acts of any kind were at the top of this list. Every criminal offence means deportation, but this may only be carried out after a corresponding period of imprisonment. Thirdly, not quite a week after the residence permit was issued, the tax collectors rang my doorbell. Though my small company is based in Hong Kong, and so the taxation of my income does not fall under the jurisdiction of the People’s Republic, the residence permit was implicitly accompanied by registration as a permanent resident of an apartment, and in China the tenants pay the taxes on the respective rental income of the landlord directly themselves.

Now I don’t want to promote the tax state here. But China’s approach seems more logical to me. The country considers the practical aspects of immigration: the possible consequences for the health system, internal security and tax revenue. The cost-benefit analysis is all that counts. This is more auspicious than the discussion of any kind of integration, which depends on the good will of at least two sides and is therefore, at the end of the day, hardly calculable.

Translated from eigentümlich frei, where the original article was published on 21st February 2016.

Reprinted from Equity and Freedom.

dimanche, 07 janvier 2018

Le dollar en voie - enfin - d'être détrôné par le Yuan

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Le dollar en voie - enfin - d'être détrôné par le Yuan

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Un article de la chaine financière américaine CNBC publié le 24 octobre dernier annonçait " China has grand ambitions to dethrone the dollar. It may make a powerful move this year "

https://www.cnbc.com/2017/10/24/petro-yuan-china-wants-to...

Cela n'a pas tardé. Le 2 janvier 2018, la Banque Centrale du Pakistan annonçait que les échanges du pays avec la Chine allait désormais être libellés en yuan et non plus en dollars. “Comprehensive policy related measures to ensure that imports, exports and financing transactions can be denominated in CNY (Chinese Yuan).”

Compte-tenu de l'importance non négligeable des échanges sino-pakistanais, cela ne pourra pas laisser indifférents un grand nombre de pays d'Asie centrale ou d'Asie du sud-est qui échangent beaucoup avec la Chine. La Russie de son côté risque d'abandonner enfin pour son compte le monopole du dollar dans ses échanges.

Rappelons plus concrètement qu'il y a quelques jours le gouverneur de la Banque Centrale chinoise a rencontré le ministre des finances saoudien afin de discuter de la date à laquelle le Royaume acceptera de voir la Chine payer en yuan ses importants achats de pétrole.Voir à nouveau CNBC https://www.cnbc.com/2017/10/11/china-will-compel-saudi-a...  Rappelons aussi que précédemment le Vénézuéla avait prévenu que ses exportations en gaz et pétrole devraient être payées en yuan.

Le coup frappé contre les Etats-Unis par la décision du Pakistan devrait être considérable. Pour Wall Street et Washington, la perte par le dollar de son statut de monnaie de réserve internationale, même si elle n'est pas complète, entrainera une explosion de la dette américaine, de l'inflation et l'impossibilité de financer à crédit, notamment, les importantes dépenses militaires prévues par Donald Trump. Celui-ci devra renoncer à son grand projet « America first ».

La Chine aura obtenu ce succès stratégique sans tirer un coup de fusil contre les Américains.

jeudi, 04 janvier 2018

Afghanistan : les diplomates chinois dament le pion aux Américains

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Afghanistan : les diplomates chinois dament le pion aux Américains

Ex : http://www.zuerst.de

Beijing/Kaboul. La Chine essaie en ce moment de chercher un compromis voire une solution dans la conflit afghan et pourrait très bien obtenir le succès voulu : les diplomates chinois, en effet, sont parvenus à amener l’Afghanistan à engager un dialogue pacificateur avec le Pakistan dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Le gouvernement chinois avait préalablement suggéré aux Afghans un programme d’investissement de plusieurs milliards. L’année 2018 pourrait donc bien couronner de succès les efforts chinois à Kaboul car Beijing est prêt à accepter les Talibans à la table des négociations.

En déployant cette stratégie diplomatique originale, la Chine sera d’emblée plus sûre de ses succès que les Etats-Unis, dont la politique afghane s’est avéré un désastre complet. Les observateurs de la politique internationale considèrent que ces chances chinoises d’obtenir de meilleurs résultats vient tout simplement du fait qu’ils cherchent équilibre et harmonie tandis que les Etats-Unis viennent de critiquer violemment le Pakistan et n’ont qu’une seule politique en Afghanistan, celle de ne perpétrer que des coups de force militaires. Les Chinois, eux, peuvent se présenter comme des « amis » du gouvernement pakistanais alors que les Américains ne soutiennent que des politiques conduisant à des conflits de longue durée dans la région.  

L’initiative chinoise en Afghanistan s’inscrit dans le cadre de l’initiative dit de la “Route de la Soie”. La région de l’Hindou Kouch joue un rôle important dans cet énorme projet géopolitique, géostratégique et infrastructurel. Beijing y suit bien sûr une politique visant à sécuriser ses propres intérêts et ceux-ci postulent évidemment que la paix règne dans la région et que le conflit cesse de connaître une « escalade » perpétuelle.

Pour les Chinois, l’Afghanistan a un rôle concret à jouer sur l’échiquier eurasien où doit s’articuler le projet de la “Route de la Soie”. Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, l’a expliqué : « Sur le long terme, nous envisageons de relier le corridor pakistanais avec le corridor économique du centre de la Chine puis avec le corridor économique ouest-asiatique à travers le territoire afghan ».

L’initiative chinoise en Afghanistan prolonge une tendance qui s’est mise en œuvre au cours des derniers mois : la Chine, en effet, a étendu son influence non seulement dans son environnement géographique immédiat mais aussi dans des régions plus éloignées d’elle, ce qui a amplifié l’éventail de ses intérêts géostratégiques, à un moment où les Etats-Unis se heurtent de manière de plus en plus frontale avec ses partenaires asiatiques et autres. Beijing renforce son réseau de relations internationales en optant pour une diplomatie visant l’équilibre et l’harmonie tandis que les Américains, en misant sur la force brutale et l’intransigeance impérialiste, accumulent les problèmes sans y apporter de solution.

jeudi, 28 décembre 2017

Islamabad et la lutte contre le terrorisme

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Islamabad et la lutte contre le terrorisme

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Pakistan avait été accusé le 21 août 2017 par Donald Trump de soutenir le terrorisme. Islamabad, par la voix du ministère des affaires étrangères, avait qualifié le lendemain de  décevantes les critiques américaines. Celles-ci  « ignorent les énormes sacrifices de la nation pakistanaise » dans la lutte contre le terrorisme.

Il est indéniable que le Pakistan, qui comporte en son sein de très nombreux groupes approchés par le terrorisme islamique, n'est nulle part considéré comme un agent très actif du contre-terrorisme. Ceci n'a pas empêché la tenue à Islamabad les 20-22 décembre d'une conférence régionale sur le terrorisme. Y participaient des parlementaires d'Iran, de Turquie et d'Afghanistan. La Russie et la Chine y étaient représentées en tant qu'invitées. 

L'Iran était représentée par le Speaker Ali Larijani, la Russie par le Speaker de la Douma Vyacheslav Volodin, très proche du Kremlin, la Turquie par le vice-président de l'Assemblée Ismail Kahraman et l'Afghanistan par le Speaker Abdul Rauf Ibrahimi, porte-parole du Hezb-e-Islami Gulbuddin qui est la plus grande des factions du parti Hezb-e-Islami d'Afghanistan. On observera que celui-ci a été placé, à tort ou à raison, sur la liste officielle des organisations terroristes par le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni.

L'objet de la conférence était la lutte contre le terrorisme en Afghanistan. L'accent a été mis sur les substantielles ressources que lui procurait le narco-trafic. Le Pakistan et l'Iran considèrent que depuis l'arrivée dans le pays de la coalition sous direction américaine, les cultures de pavot se sont considérablement multipliées, ainsi que le nombre des laboratoires manufacturant la drogue. Les vues aériennes confirment d'ailleurs ce jugement.

Vyacheslav Volodin a mis en parallèle la Syrie et l'Afghanistan, exposant que si les mêmes efforts internationaux n'étaient pas faits pour combattre les organisations terroristes islamiques en Afghanistan, celle-ci pourrait devenir le fiel d'un Etat Islamique EI ressuscité. L'on constate en effet depuis l'élimination de l'EI en Syrie, que des transferts importants de militants islamiques et même d'armements se font vers l'Afghanistan. Or la Russie se préoccupe de plus en plus d'infiltrations islamiques dans les pays dits du 'Stan à sa frontière sud (Afghanistan, Tajikistan et Uzbekistan). Celles-ci pourraient très vite multiplier les attentats en Russie même.

Vladimir Poutine

Vladimir Poutine, dans un communiqué le lendemain de la conférence d'Islamabad, a constaté qu'en effet, sous la présence américaine, les trafics de drogues et le terrorisme n'ont pas diminué, mais au contraire augmenté. Cependant, avec sa prudence habituelle, il s'est refusé à en faire porter la responsabilité sur les Etats-Unis. Sans les Américains, a-t-il dit, la situation aurait pu être pire.
Il ne paraît pas favorable à une intervention russe en Afghanistan sur le modèle qui a rencontré un plein succès en Syrie.

Cependant, le 26 décembre, lors d'un sommet « informel » des Etats du CIS (Commonwealth of Independent States) à Moscou, il a mis l'accent sur la volonté russe de participer aux efforts communs contre le terrorisme, le crime trans-frontières, le trafic de drogues et d'armes. Il a par ailleurs confirmé la volonté de renforcer la coopération économique et les investissements productifs au sein des pays du CIS et du Collective Security Treaty Organization (CSTO).

Moins discrètement, le chef d'Etat-Major général russe le général Valery Gerasimov a confirmé qu'après leur défaite en Syrie des milliers de combattants de l'EI se dirigeaient vers la Libye et les pays de l'Asie du sud-ouest. Il a par ailleurs indiqué que, selon des observations spatiales ou d'autres sources, des centaines de combattants de l'EI s'entrainent désormais dans les bases américaines en Syrie. Les questions russes sur cette question sont restées sans réponse des Américains.

Concernant l'Afghanistan, les experts militaires russes considèrent qu'elle est en train de devenir un point fort de l'EI, avec plus de 10.000 hommes entrainés et bien armés s'y étant retranchés.

Le Pakistan proche ne devrait pas considérer ceci sans inquiétude, s'il était bien décidé, comme le gouvernement l'affirme, à lutter contre le terrorisme.

Quoi qu'il en soit, rien n'a été dit officiellement sur ces questions lors de la conférence de décembre 2017 à Islamabad.

 

samedi, 23 décembre 2017

Did The Anglo-British Bomb Japan To Stop Bose?

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Did The Anglo-British Bomb Japan To Stop Bose?

It was more than seven decades ago that the United States dropped the world’s first atomic bomb on Japan, obliterating the city of Hiroshima, killing 140,000 people and ushering in a new era of nuclear conflict.

Today President Barack Obama has become the first sitting US president to visit Hiroshima. Obama made it clear in his interview with Japan’s public broadcaster NHK that he would not offer an apology and Japan also said it would not seek one.

The majority of Americans have long viewed the two atomic bombings as necessary in bringing the war to an end and therefore saving even more lives, although this argument has been widely queried by historians.

General Douglas MacArthur, Commander of US Army forces in the Pacific, stated on numerous occasions before his death that the atomic bomb was completely unnecessary from a military point of view: “My staff was unanimous in believing that Japan was on the point of collapse and surrender.”

General Curtis LeMay, who had pioneered precision bombing of Germany and Japan (and who later headed the Strategic Air Command and served as Air Force chief of staff), put it most succinctly: “The atomic bomb had nothing to do with the end of the war.”

Was Hiroshima Necessary? Why the Atomic Bombings Could Have Been Avoided By Mark Weber from The Journal of Historical Review, May-June 1997 (Vol. 16, No. 3), pages 4-11.

So why were the bombs dropped on Japan?

To this day no one apart from the GreatGameIndia team have brought to light the connection between the decision to bomb Hiroshima and Nagasaki to Subhas Chandra Bose’s plot the bring down the British Empire.

World War II illustration created by the Japanese. Subhas Chandra Bose backed up by Japenese tanks is shown beheading the British Lion feasting on bones of dead Indians.

Although many in India, scholars besides, know about Netaji Subhash Chandra Bose, we shall include a couple of paragraphs below to put the matter in the context of international geopolitics. In World War II, the case for dropping two bombs on Japan was not an impeccable one, and many reasons are likely to be hidden from the public eye.

Could the equations of the Anglo-British involving a possible defeat in the Indian theater by a Bose-Japan combine have been a part of the decision process?

Bose was able to flee house arrest in Calcutta and go to Germany. Studying the German viewpoint of the international politics gave him an understanding that Gandhi and Nehru may not have had. In a very daring trip he would go further on to Japan, spend a few years there and have an audience with the Premier. He would subsequently land in Burma and take control of the Burmese Indian National Army. Upon learning that Bose had come to Burma and was raising an army, the Indian soldiers of the British army switched sides in favor of their countryman. Bose was thus able to raise an army of about 40,000 strong, equipped with arms from Japan. In addition, the Emperor of Japan committed about 100,000 Japanese troops and some air squadrons for his assistance. With this formidable combine, he stood a good chance of marching on to Delhi. The 100,000 Japanese troops would eventually back down, but Bose resolved to continue the fight. He occupied the Andaman and Nicobar islands, Nagaland, Mizoram, Assam and was about to enter Bengal. From the vantage of the Andaman and Nicobar islands, the Indian National Army had effectively tied up Mountbatten in Ceylon, and he was unable to move.

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World War II illustration created by the Japanese. Subhas Chandra Bose backed up by Japenese tanks is shown beheading the British Lion feasting on bones of dead Indians.

Bose had a brilliant strategy. A main force was to march on to Delhi. This would however be aided by three other forces, each of which would have first performed the task of destroying the British hold over three major ports – Calcutta, Vishakapatnam and Chennai as well as the Dutch control of ports at Machilipatnam and Yanam. The unit landing in Calcutta would join the units from Nagaland and Assam towards Delhi, while the units from Vishakapatnam and Chennai would march towards Bombay.

The conquest of these five cities, to be completed in two weeks, would have effectively ended British rule in India, cutting it off from the sea. But Bose would follow the same moral principle that Napoleon had: “Never my sword against my own people”. Around the end of July 1945 he dropped leaflets over the cities of Madras, Vishakapatnam and Calcutta, requesting citizens to leave so that the INA could bomb these coastal towns prior to landing. He set a two week deadline, after which he would start the attack.

Subhash planned to strike against the British and it is very likely that they would have been unable to face an attack by the INA. On 6 August 1945, before the deadline set by Bose was to expire, Hiroshima would be bombed, and then on 9 August, the second bomb would be dropped on Nagasaki. After the Japanese surrender, Subhash evacuated the Andaman on 15 August 1945, in a plane with Japanese markings. This plane was shot down by American gunners over Manila, en-route to Tokyo. Three POWs were taken in this crash. In accord with the Geneva convention, they stated their rank, name and age. The American captors did not realize who their prisoners were. So they telegraphed the information to the British, who responded “Discard the Baggage”. The Americans GIs refused to obey this instruction. The British advised them to hand over the three prisoners to Stalin’s red army.

Excerpt from the article Bose’s Plot To Bring Down The British Empire.

What follows after Bose’s plane was shot down is explained in detail in our article titled The Heroic Saga: The Escape, Exile & Death Of Bose.

The impact Bose and the INA had on the events in British India has since been downplayed by all the power groups that have controlled India, and not much is taught in modern history about the role played by this very great man.

GGI News & Analysis

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Read all articles related to Subhash Chandra Bose here – #NetajiFiles

dimanche, 17 décembre 2017

Un pont-tunnel ferroviaire à travers le détroit de Bering?

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Un pont-tunnel ferroviaire à travers le détroit de Bering?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce projet, plusieurs fois étudié dans le passé, a toujours échoué devant le refus du Canada et des Etats-Unis d'être relié à la Russie. Pourtant il ressurgit dans l'esprit d'un certain nombre d'Etats et d'investisseurs privés susceptibles d'être intéressés par les perspectives d'emplois et de développement économique qu'il générerait.

Il suffit de regarder une carte pour en comprendre l'intérêt. Même si le réchauffement climatique facilitait les trafic maritimes dans les mers adjacentes dites mer des Tchouktches et mer de Sibérie orientale, ces passages resteraient aléatoires voire dangereux une grande partie de l'année. Les liaisons trans-Pacique présentent leurs propres inconvénients. Une voie ferrée rapide doublée d'un pont-tunnel ferroviaire sous le détroit de Bering représenterait un investissement certes coûteux mais qui serait vite rentabilisé par les retombées économiques en résultant.

Le détroit n'est large que de 51 miles nautiques. Le tunnel pourrait selon les premières estimations être construit à des profondeurs d'entre 50 et 100 m, ce qui est tout à fait à la portée , même si l'on tient compte du fait que le sol est gelé, des méthodes modernes d'ingénierie. Il en serait de même des tronçons de ponts permettant d'y accéder.

La Chine a repris le projet dans le cadre de son grand programme d'interconnexion international dit One Belt One Road. La voie ferrée permettrait la circulation de trains à grande vitesse, tant pour les marchandises que pour les voyageurs. Ils relieraient la Chine et la Russie au Canada et aux Etats-Unis. L'Académie Chinoise d'Ingénierie ( Chinese Academy of Engineering) a déjà proposé de nommer la future ligne China-Russia-Canada-America line.

La Chine a besoin de charbon. Elle pourra l'importer des mines de l'Alaska. De même, elle pourra importer du pétrole de l'Alberta, à hauteur de 3 millions de barils par jour. Les défenseurs des énergies nouvelles ne s'en réjouiront pas, mais ils ne seront évidemment pas écoutés. Le coût du tunnel serait d'environ $35 milliards, montant très faible au regard du coût total d'une future liaison ferroviaire reliant Pékin à Moscou et à Washington.

Même si pour le moment, le climat politique à Washington ne peut pas faire espérer un accord des Etats-Unis sur un tel projet, on peut penser que le Canada, le Mexique et même certains Etats d'Amérique centrale y verraient une occasion irremplaçable de se relier à l'ensemble euro-asiatique en cours de mise en place. L'Allemagne, nous l'avons vu dans un article précédent, sera certainement prête à y investir, compte tenu des bénéfices qu'elle en retirerait.

vendredi, 15 décembre 2017

L'Allemagne, la France et l'Eurasie

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L'Allemagne, la France et l'Eurasie

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans une Allemagne ou Angela Merkel semble avoir perdu sa capacité à rassembler les différents partis politiques, il est intéressant de constater la montée en influence de Sigmar Gabriel, actuel ministre des Affaires Etrangères et membre influent du SPD, Parti social-démocrate (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Sigmar_Gabriel).

Ceci est d'autant plus important que Sigmar Gabriel défend des perspectives très intéressantes dans le domaine international. Elles concernent tout autant la France que l'Allemagne. Ainsi, dans un discours-programme sur la politique étrangère, le 5 décembre, il paru prendre acte de la perte d'influence des Etats-Unis en Europe. Mais loin de la regretter, il s'est est quasiment réjoui. Il y voit une occasion pour l'Allemagne de réaffirmer ses ambitions géopolitiques. Il parlait devant des diplomates et experts de haut rang rassemblés dans le cadre du Forum Berlinois sur la politique étrangère organisé par l'influente Fondation Körber 1).

Certains pourraient craindre en France que le concept de Grande Allemagne qui était sous-jacent à son discours corresponde à celui d'Europe allemande. En effet, pour lui, il n'est pas question d'envisager d'une façon ou d'une autre le retrait de l'Union européenne. Cependant, même s'il ne l'a pas dit, obligé à la réserve diplomatique, il considère que l'Allemagne n'a rien à gagner dans l'Europe actuelle, largement au service des intérêts américains, tant économiques omni-présents à Bruxelles que politico-militaires fondamentalement anti-russes au sein de l'Otan.

Par contre, si l'on peut dire les choses d'une façon un peu brutale que Sigmar Gabriel ne voudrait certainement exprimer officiellement, il ambitionne une Europe franco-allemande, ou plutôt alémano-française. Avec réalisme, il admet que si l'Allemagne dispose d'une puissance économique et financière infiniment supérieure à celle de la France, celle-ci aura longtemps, car ces choses ne s'improvisent pas, la supériorité d'une force armée polyvalente, de solides industries de défense et de capacités de déploiement incomparables dans un certain nombre de théâtres mondiaux.

On peut penser qu'aujourd'hui Emmanuel Macron, par divers qualités que nous n'examineront pas ici, est beaucoup plus rassurant pour l'Allemagne que ses prédécesseurs. Macron lui-même avait déjà montré son attrait pour une Europe franco-allemande, mais le moins que l'on puisse dire est qu'Angela Merkel ne l'avait pas encouragé dans cette voie. Les ouvertures d'un Sigmar Gabriel, même si celui-ci ne dispose encore que de pouvoirs limités au sein de l'actuelle ou de la future Grande Coalition, ne pourront que l'intéresser.

Une stratégie eurasiatique

Au plan international, Sigmar Gabriel, dans son discours, s'est radicalement démarqué de ce que l'on pourrait appeler la stratégie américaine de ses prédécesseurs, visant à faire de l'Allemagne le meilleure élève d'une classe européenne dont Washington resterait toujours le magister. Il a expliqué, pour la première fois en Allemagne, dans une instance aussi influente que le Forum Berlinois, qu'il portait un intérêt considérable au grand projet de la Chine, dont nous avons souvent discuté ici, relatif à l'OBOR, “One Belt One Road” ou “nouvelle Route de la Soie”). Il y voit une initiative très prometteuse pour intégrer les politiques économiques, géopolitiques et géostratégiques des nombreux pays qui seront ainsi reliés.

Certes la Chine, responsable de l'initiative, entend en rester le moteur, mais en aucun cas elle ne paraît viser à le faire à son seul profit, non plus qu'à celui de la Russie, son alliée indéfectible. Il a expliqué que «  Nous, en Occident, pourrions être à juste titre critiqués pour n'avoir conçu aucune stratégie comparable ». Il semble y voir, non seulement pour l'Allemagne, mais pour une Europe alémano-française, une occasion irremplaçable permettant de s'intégrer à la construction d'un grand ensemble eurasiatique en gestation. Celui-ci deviendrait sans discussions la première puissance mondiale à tous égards – peut-être la seule puissance capable d'assurer la survie du monde face aux multiples crises qui se préparent.

Il serait inadmissible que la France ne voit pas les enjeux et tarde encore, comme elle le fait actuellement, à rejoindre le grand ensemble eurasiatique qui se mettra d'autant plus vite en place qu'une Allemagne sous la direction d'un Sigmar Gabriel, déciderait sans attendre d'en exploiter les opportunités.

1) Voir
* https://www.deutschland.de/fr/topic/politique/forum-berli...
* https://www.koerber-stiftung.de/en/berlin-foreign-policy-...

jeudi, 14 décembre 2017

La quintessence de l’expérience chinoise

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La quintessence de l’expérience chinoise

HE WENPING*

Ex: https://histoireetsocietes.wordpress.com

Lorsque Deng Xiaoping, architecte en chef de la réforme et de l’ouverture menées en Chine, avait rencontré en août 1985 le président tanzanien de l’époque, Julius Kambarage Nyerere, venu effectuer une visite en Chine, il avait affirmé : « Notre réforme est une expérimentation, aussi bien pour la Chine que pour le monde. Si elle réussit, nous pourrons fournir nos expériences pour qu’elles servent la cause socialiste et le développement dans les pays sous-développés aux quatre coins du globe. »

Aujourd’hui, plus de trente ans après le lancement de la politique de la réforme et de l’ouverture, la Chine polarise l’attention du monde de par son succès économique phénoménal. Elle a non seulement réussi l’exploit de faire sortir plus de 700 millions d’habitants de la pauvreté, mais en plus, elle est parvenue à se hisser au rang de deuxième économie mondiale juste derrière les États-Unis.

Alors comment la Chine a-t-elle pu opérer cette brillante métamorphose ? Tout au long de la réforme, comment le Parti communiste chinois (PCC), en tant que parti au pouvoir, a-t-il fait pour consolider sa capacité à gouverner et gagner constamment en popularité auprès du peuple ?

dengtime.jpgDéveloppement économique et gouvernance politique

Au cours de ces trente dernières années de réforme et d’ouverture, la Chine a accumulée une expérience très riche et variée en matière de développement, qui couvre de multiples domaines : agriculture, industrie, commerce extérieur, réduction de la pauvreté, culture et éducation, développement des ressources humaines, renforcement des capacités de gouvernance, etc.

Depuis longtemps, les réalisations du développement économique chinois s’attirent largement l’admiration et les éloges du monde, y compris les pays occidentaux. Quant aux nombreux pays en développement, ils s’inspirent de l’expérience chinoise, en particulier de celle acquise dans la réduction de la pauvreté et le développement économique, puisqu’il s’agit des deux principaux objectifs ciblés par les gouvernements de ces pays.

Les accomplissements de la Chine dans ces deux domaines sont applaudis et très peu contestés à l’échelle internationale. Toutefois, la route est encore longue et sinueuse avant que le monde parvienne à comprendre pleinement la gouvernance politique de la Chine. D’après certains, la réforme chinoise ne se borne qu’à la dimension économique, alors qu’elle marque le pas dans la dimension politique. À en croire d’autres, la réforme économique chinoise va trop vite, tandis que son régime politique, inadapté, finira par s’effondrer.

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, avec l’éclatement de l’URSS et la fin de la Guerre froide, des grands débats et pronostics sur « l’effondrement de la Chine » ont émergé dans le monde occidental, en écho à la thèse de « la fin de l’histoire » prêchée par le chercheur américain d’origine japonaise Francis Fukuyama. Comme la suite l’a démontré, la Chine ne s’est pas effondrée, bien au contraire ! Elle s’est engagée d’un pas plus assuré sur la voie du développement et de la stabilité. Néanmoins, les préjugés et les idées négatives sur la gouvernance politique chinoise, qui ont pris racine dans la méconnaissance de la Chine ou la mentalité digne de la Guerre froide, persistent dans l’opinion publique internationale, à dominante occidentale.

Ce « nuage » formé d’a priori a commencé à se dissiper au début du XXIe siècle, époque caractérisée par un monde plus globalisé et secouée par des bouleversements nouveaux, en particulier dans la dernière décennie. Alors que le monde a subi la crise financière survenue en 2008 et le Printemps arabe amorcé fin 2010, soit deux épreuves d’une portée planétaire menaçant le développement économique et sociopolitique, la Chine socialiste sous la direction du PCC n’a connu ni krach financier en réplique au séisme frappant l’épicentre capitaliste, ni crise sociopolitique tels les troubles connus dans le monde arabe, en dépit des prédictions de certains observateurs occidentaux. A contrario, grâce à son système politique présentant certains avantages, elle s’est avérée plus résiliente aux pressions et aux chocs que les États-Unis et l’Europe, avec leurs systèmes capitalistes.

Ainsi, ces dernières années, la gouvernance politique chinoise est devenue un sujet d’attention pour une foule d’analyses, au même titre que le partage de l’expérience chinoise en matière de développement. En septembre 2014, le livre Xi Jinping : la gouvernance de la Chine a été publié pour la première fois. En seulement deux ans et demi, cet ouvrage traduit en de nombreuses langues (anglais, français, russe, arabe, espagnol, portugais, allemand, japonais, etc.) a été imprimé à plus de six millions d’exemplaires dans une centaine de pays et régions du monde. De plus en plus de gouvernements et partis politiques étrangers, fascinés par les prouesses attribuées à la « voie chinoise », se sont mis à puiser des idées dans la sagesse des dirigeants et du parti au pouvoir chinois. De nombreux pays en développement notamment espèrent trouver, par le biais de l’expérience chinoise, leur propre voie de développement sur l’actuel échiquier international, caractérisé par un multilatéralisme croissant et l’essor du monde non occidental. Ainsi, l’expérience chinoise voit son attractivité dépasser le cadre du développement économique pour atteindre la sphère de la gouvernance politique.

En particulier depuis le XVIIIe Congrès du PCC, les réalisations de la Chine, par exemple dans l’édification du Parti et la lutte contre la corruption, sont au vu et au su de la communauté internationale. Ainsi, tout naturellement, l’intérêt qu’éprouvent les pays en développement pour le « modèle chinois » ne se cantonne plus au développement économique, mais commence à s’étendre au développement politique, qui se traduit par l’édification du Parti et la gouvernance de l’État. Par ailleurs, certaines mesures telles que les formations proposées aux partis politiques étrangers, les dialogues entre les partis et l’établissement de mécanismes d’échanges ont également pris une place importante dans les relations qu’entretiennent les pays en développement avec la Chine.

deng-time-magazine-maos-ghost.jpgRéforme progressive

L’un des principes au cœur de l’expérience chinoise consiste à procéder à la réforme de manière progressive, en pondérant les rapports entre réforme, développement et stabilité, en vertu d’un concept de développement qui évolue avec son temps. Dans un pays en développement en pleine transition, les grandes réformes ont inévitablement des répercussions sur la structure sociale d’origine et sa stabilité. Or, la réforme se doit de considérer la stabilité comme la prémisse et le développement comme la finalité. La voie chinoise de réforme et d’ouverture adhère donc au principe suivant lequel « la stabilité est prioritaire ». Comme le soulignait Deng Xiaoping, « la stabilité passe avant tout ». Il faut apaiser l’agitation sociale et conforter la stabilité avant de rechercher le développement, puis entretenir cette stabilité grâce aux fruits de la réforme et du développement, afin de parvenir à un équilibre coordonné entre stabilité, développement et réforme.

Au cours de la réforme et du développement économiques, le gouvernement chinois a appliqué une « approche par tâtonnements » pour garantir une transition en douceur, considérant qu’une réforme radicale serait susceptible de provoquer des turbulences dans l’économie nationale et ainsi d’accroître le risque et la probabilité d’échec de la réforme. En d’autres termes, il s’attaque aux questions les plus faciles d’abord et les plus difficiles ensuite, étape par étape. En outre, il commence toujours par mettre en œuvre des projets pilotes, puis, en fonction des résultats obtenus, décide ou non de les généraliser et de les promouvoir. Que ce soit l’instauration du système d’exploitation forfaitaire à base familiale en milieu rural ou la promotion des entreprises rurales, que ce soit la réforme des entreprises publiques ou la réforme du secteur financier, sans oublier les réformes opérées dans l’emploi, la sécurité sociale, la répartition des revenus et le registre d’état civil, lesquelles visent à soutenir le passage d’une économie planifiée à une économie de marché… Dans toutes ces réformes, l’objectif a toujours été d’atténuer le choc ressenti par les groupes les plus vulnérables, ainsi que de limiter ou de répartir les coûts et les risques associés.

Dans le domaine politique, c’est également dans le respect de cette prémisse, la stabilité, que les réformes s’opèrent. Celles-ci consistent à élargir graduellement la participation politique, tout en promouvant activement les recherches et essais relatifs aux élections démocratiques (organisées dans un premier temps aux échelons de base) et à la démocratie au sein du Parti, dans le but ultime de réaliser l’égalité politique.

C’est grâce à cette progression graduelle et ordonnée que la réforme chinoise a pu s’approfondir cycle après cycle. Et dans le même temps, cette réforme méthodique a permis à la Chine d’accomplir, dans l’ensemble, une transition socioéconomique particulièrement vaste et profonde, en un laps de temps très court et dans des circonstances relativement harmonieuses et stables.

Depuis le lancement de la réforme et de l’ouverture il y a plus de trente ans, au-delà d’équilibrer les relations réforme-développement-stabilité, le gouvernement chinois, avec les différentes générations de dirigeants, s’attache à guider en tout temps le développement, l’envisageant selon une conception évolutive, pour que celui-ci réponde en permanence aux exigences de l’époque. Considérant que « les problèmes découlant du développement doivent être résolus par le développement » et que « le développement constitue la source et la solution des problèmes », il saisit le « développement » comme une clé multifonction pour engager les diverses réformes.

Tout comme les défis et les tâches auxquels fait face la Chine évoluent en fonction des stades de développement traversés, le concept de développement chinois a été renouvelé à plusieurs reprises ces trente dernières années. Dans les années 1970 et 1980, au sortir de la Révolution culturelle, le plus grand défi à relever pour la Chine consistait à sortir de son état de faiblesse et de pauvreté, et à réaliser les « quatre modernisations » de l’industrie, de l’agriculture, de la défense nationale, ainsi que des sciences et des technologies. Ainsi, l’architecte en chef et pionnier de la réforme et de l’ouverture, Deng Xiaoping, a avancé les fameux préceptes « Le développement est la pierre de touche » ou « Peu importe que le chat soit noir ou blanc, pourvu qu’il attrape les souris ». Guidée par ce concept de développement, l’économie chinoise a suivi une progression fulgurante, avec un taux de croissance à deux chiffres.

Cependant, ce développement exponentiel a produit des effets secondaires, notamment un développement extensif, la pollution de l’environnement et l’accroissement des disparités de revenus. Afin de résoudre les problèmes découlant du développement, la troisième session plénière du XVIe Comité central du PCC, tenue en octobre 2003, a présenté le nouveau concept de développement scientifique. Les grands principes de ce concept sont les suivants : insister sur une planification générale sans pour autant négliger chaque domaine particulier ; placer l’homme au centre de toutes les préoccupations ; établir un concept de développement global, coordonné et durable ; et favoriser le développement à la fois socioéconomique et humain. D’après ce nouveau concept de développement scientifique, il serait simpliste d’assimiler la croissance du PIB au développement et au progrès social, et à ce compte-là, il convient de remédier aux déséquilibres observés dans certains domaines et certaines régions, où les progrès sociaux, la valeur attribuée à l’homme et le bien-être à long terme sont négligés au profit des indices économiques, des acquisitions matérielles et des intérêts immédiats.

dengpc-2001-002.jpgÀ l’heure où l’environnement économique et commercial international est de plus en plus complexe et hasardeux, le Comité central du PCC, avec le camarade Xi Jinping comme noyau dirigeant, a lancé en temps opportun le concept de développement innovant, coordonné, vert, ouvert et partagé. M. Xi a indiqué : « Nous devons prendre conscience que l’économie chinoise, en dépit du volume considérable qu’elle représente, n’est pas encore robuste et qu’en dépit de sa croissance très rapide, elle n’affiche pas une qualité optimale. Notre modèle de développement extensif qui misait principalement sur les facteurs de production, en particulier les ressources, pour stimuler la croissance économique et l’expansion du volume économique n’est pas durable. Il est temps d’accélérer notre transformation pour passer d’un développement essentiellement alimenté par les facteurs de production et l’investissement massif à un développement tiré par l’innovation. »

En conclusion, c’est en persistant dans l’idée de développement, mise au diapason de son époque, que la Chine est devenue sans conteste l’exemple type d’un État développeur.

Gouvernement fort et politiques adéquates

Le second principe au cœur de l’expérience chinoise consiste à avoir un gouvernement fort et engagé dans le développement, ainsi que des dirigeants visionnaires et des politiques adéquates. Dans un pays en pleine transition, il est nécessaire d’avoir, à certaines périodes et pour certains domaines, un « gouvernement fort », doté d’une grande autorité politique et d’une vive capacité en matière de gouvernance. L’objectif étant d’unir la population nationale autour d’une volonté commune et d’un sentiment de cohésion, ainsi que de conjuguer les efforts de tout le pays pour faire progresser de manière ordonnée les réformes économiques, sociales et politiques.

Dans l’histoire humaine, les faits démontrent depuis longtemps que le développement économique peut être atteint dans des circonstances politiques autres que la démocratie occidentale. Dans les années 1960 et 1970, certains pays et régions en développement (à l’instar des « Quatre dragons asiatiques ») ont connu une croissance économique assez rapide. Pour expliquer cet essor des économies émergentes de l’Asie de l’Est, dont la Chine, de nombreux chercheurs occidentaux ont recouru au concept du soi-disant « État développeur ». Selon leur définition, « un État développeur se caractérise par un modèle de développement économique dirigé par un gouvernement fort et faisant preuve d’une ferme volonté de développement économique, un gouvernement capable de mobiliser et de redistribuer efficacement les diverses ressources dans le but de promouvoir le développement national. »

Concernant le régime politique, bien que le système de collaboration multipartite et de consultation politique sous la direction du PCC ait longtemps été interprété par les sociétés occidentales comme « un parti unique au pouvoir de longue date », toutes les analyses faisant preuve d’objectivité reconnaissent qu’« un parti unique au pouvoir de longue date » est plus à même d’assurer une continuité politique. Élaboré pour la première fois en 1949 sous la houlette du PCC, le Plan quinquennal pour le progrès social et le développement économique en est désormais à sa XIIIe édition.

En accord avec les plans quinquennaux successifs, la Chine poursuit ses efforts de manière ordonnée dans la construction d’infrastructures, dans l’aménagement de zones économiques spéciales, ainsi que dans la coopération internationale en matière de capacités de production et pour la construction des Nouvelles Routes de la Soie. De plus, le PCC ne cesse de perfectionner ses équipes de cadres dirigeants aux différents échelons par le biais du système de mandat, de la direction collective, de la sélection au mérite et de la mise en concurrence des candidats aux postes. C’est donc en assurant une « bonne gouvernance » plutôt qu’en poursuivant aveuglément la « démocratisation des élections » que le PCC cherche à renforcer sa popularité, qui constitue le socle de la gouvernance de l’État.

En outre, bien que les réalisations du développement économique chinois soient connues et reconnues du monde entier, très peu de gens semblent se rendre compte que la Chine a mené sa réforme économique en simultané et en symbiose avec sa réforme sociopolitique. Les résultats obtenus à travers la réforme économique sont donc indissociables des efforts déployés dans le cadre de la réforme sociopolitique. Ces trente dernières années, de nombreuses réformes progressives sur la supervision du pouvoir et la mise en œuvre de contre-pouvoirs sont menées, notamment dans le système de direction, le système de nomination des cadres dirigeants, le système électoral (élections internes au Parti, mais aussi élections aux échelons de base), les systèmes législatif et judiciaire, ainsi que le système de prise de décision.

De cette manière, la réforme économique peut progresser en continu et en profondeur, et au cours de la transition socioéconomique majeure, les différentes ethnies et les diverses couches sociales parviennent à vivre en harmonie et à concilier leurs intérêts. Bien sûr, la Chine est encore confrontée à de nombreux défis dans son processus de développement, comme le fossé entre riches et pauvres ou les inégalités entre les différentes régions. Mais du point de vue diachronique, le peuple chinois jouit de droits économiques, sociaux et politiques toujours plus nombreux, aujourd’hui à un niveau sans précédent dans son histoire. C’est sans doute pourquoi le « Consensus de Beijing » axé sur le développement est en mesure de concurrencer le « Consensus de Washington » axé sur la libéralisation économique. D’ailleurs, ce « Consensus de Beijing » est aujourd’hui prisé par un nombre croissant de pays en développement.

*HE WENPING est chercheuse senior à l’Institut Chahar et chercheuse à l’Institut de recherche sur l’Asie de l’Ouest et l’Afrique qui relève de l’Académie des sciences sociales de ChinePropos d’expert

Lire aussi :
• HE Wenping, China-Africa Knowledge Project Research Hub – Jeune Afrique – World Economic Forum.
• Dossier documentaire Economie Chine, Monde en Question.
• Index Économie, Monde en Question.
• Veille informationnelle 中國 Chine, Monde en Question.

jeudi, 30 novembre 2017

Omar Sy et les Rohingyias

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Omar Sy et les Rohingyias

Gérard Brazon
Ancien Conseiller municipal et permanent syndical, souverainiste, responsable politique à Siel
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Omar Sy fait encore des siennes et  fonce tête baissée par solidarité religieuse, pour venir au secours des gentils Rohingyias. On remarquera son silence lors des massacres des Chrétiens d'Orient.

Des "gentils" qui tout de même, quand on regarde de plus près, sont des islamistes de fond et ont prouvé par leurs exactions, que ce ne sont pas des tendres. Entendons de que nous en dit le père Bernardo Cervellera, missionnaire, et directeur du site web AsiaNews.it : les Rohingyias arrivant au Bangladesh sont extrêmement violents avec les tribus en place et leur volent leurs terres. Nous savons et connaissons les méthodes tribales des "fous de dieu" ! Elles n'ont pas évolué depuis le 7 iém siècle.

Omar Sy se moque bien des réalités. Ce qu’il veut c’est se refaire une virginité après son épisode calamiteux face à Eric Zemmour. L’un hurlait, contestait, voulait interdire, et il s’est fait claquer le beignet d'un seul mot, par un homme qui n’a pas de leçons à recevoir. Devant l’hilarité générale, l’humoriste à deux balles a repris son avion pour Los Angeles, une ville dont on connait l’immense pauvreté, et faire la bise en passant à son grand ami Weinstein, le violeur de starlettes en devenir. Bref, plutôt que de se faire oublier, le voilà parti dans un combat contre la faim, la violence, la misère, etc. Il est à lui tout seul, le ridicule des « branquignoles » des "Restau du cœur" ! Il n’y a pas pire indécence que ces stars blindés de fric qui viennent racolés le populo pour lui soutirer trois francs six sous. Sans vergogne, ils viennent faire les fonds de poches de ceux qui sont racketté par l’état, jusqu’en juillet de chaque année, sans compter la TVA, tandis qu’eux, ont planqué leurs économies en Suisse ou dans des paradis fiscaux.

Omar Sy qui se croit protégé par le titre de « personnalité préférée » des Français compte faire un tabac. Il devrait se douter que ce titre est bidon, et qu’il est octroyé comme d’habitude, par une flopée de bobos gauchistes qui aiment dire que le talent est exotique ! Avant c'était Noah, aujourd'hui c'est Omar Sy, et demain  il y aura un Rachid quelque chose. Cette engeance qui ne vit pas dans les cités de Trappes et d’ailleurs, adore caresser ces petits "fauves" des cités. Rapidement mis en laisse par les producteurs, le fric et la popularité. Qu’ils se mettent à mordre la main de leur maître, et c’est le chenil direct, ou la poubelle des stars !

Qui sont les islamistes Rohingyias, ce sont des adorateurs d’Allah, détestant l’égalité des sexes, refusant d’octroyer aux femmes le droit de vivre libre et égale en droits ? Nous avons les mêmes à la maison France. D’après l’institut Montaigne, nous en aurions 28% qui refusent les lois de la République et veulent la Charia. C’est avec ces gens-là qu’il nous faudrait avoir de la compassion ? Désolé, mais je ne marche pas dans la combine des ONG pleureuses et avides de subventions, et encore moins dans le discours d’Omar Sy qui, par solidarité religieuse, en tant que musulman, seconde en quelque sorte le Pape François. Ce dernier, contrairement à Omar Sy, a sûrement oublié que son boulot était d’abord d’apporter la bonne parole et d’évangéliser les peuples, y compris de l'islam, plutôt que venir en aide à celui qui rêve d’occuper son siège à Rome.

D’autant plus que, à l’origine, le Pape souhaitait se rendre en Inde mais le Premier ministre du deuxième pays le plus peuplé de la planète n’a pas répondu à sa demande. Alors son choix s’est posé sur les pays voisins. Où comment ne pas passer pour un idiot. Les autorités Hindous n’en ont rien à faire de ses discours sur l’aide aux pauvres musulmans.

Une fois en Birmanie, il s’agira dit-on, de façon diplomatique, de faire un maximum pour que la loi birmane sur la laïcité soit respectée.  Ce qui doit faire grincer les dents de certains Catholiques en mémoire des exactions commises en 1905 par la République Française. De quoi se mêle ce Pape ?

Mais en arrière plan, les Rohingyias auraient du succès grâce au coup de pouce des USA avides de faire des affaires. Les USA sont de véritables prédateurs. Je ne vais pas me faire des amis, mais sincèrement, non seulement ils encerclent la Russie par des bases militaires, cherchent des noises à la Chine et maintenant interviennent sur des affaires intérieures qui ne les concernent pas. Que nous dit le père Bernardo Cervellera qui vit dans ces pays, et connaît bien les tenants et les aboutissants ! Il évoque une question géopolitique majeure entre la Chine et les États-Unis. En effet dans l’État d’Arakan (ouest du Myanmar), l’armée birmane et la Chine ont décidé la construction d’un port en eaux profondes et d’une autoroute allant vers Kunming en Chine, accompagnés d’un gazoduc et d’un oléoduc. Les États-Unis voient cela d’un très mauvais œil.

Voilà dans quoi ce sont fourrés les ONG et le pitoyable Omar Sy. Les unes pour se refaire une santé à travers les dons, et l’autre idiot utile d'humoriste, pour se refaire une virginité d’humaniste.

Gérard Brazon

Le Pakistan bientôt sous contrôle des islamistes?

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Le Pakistan bientôt sous contrôle des islamistes?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ceci n'est pas encore fait, mais le risque se précise. Un incident significatif, qui ne se serait pas produit dans une démocratie se voulant laïc, vient de pousser le ministre de la justice pakistanais, Zahid Hamid, a présenter le 27 novembre sa démission, qui a été acceptée aussitôt par le gouvernement. Il se pliait au chantage de manifestants islamistes qui bloquent la principale autoroute d'accès à Islamabad depuis trois semaines.

Le ministre a déclaré qu'il avait pris cette décision « volontairement pour mettre  un terme à la situation de crise dans le pays ». Les manifestants appartiennent  à un groupe religieux connu pour son radicalisme, le Tehreek-i-Labaik Yah Rasool Allah Pakistan (TLYRAP) Ils campent depuis le 6 novembre sur le pont autoroutier conduisant à la capitale. Après des semaines de négociations infructueuses, une tentative des forces de l'ordre de les déloger à coups de gaz lacrymogènes, samedi, avait échoué, faisant sept morts et plus de 200 blessés, ce qui avait provoqué l'extension de la contestation dans plusieurs villes du pays.

Les manifestants exigeaient la démission du ministre après une polémique au sujet d'un amendement pourtant très marginal que le ministre voulait apporter à la Loi sur le Blasphème. Celle-ci, promulguée en 1986 et jamais atténuée depuis, précise que «  toute remarque dérogatoire, .., vis-à-vis du Prophète sacré à l'écrit ou à l'oral, ou par représentation visible, ou toute imputation ou insinuation, directe ou indirecte [...] sera punie de la mort, ou de l'emprisonnement à vie, et aussi passible d'une amende. »

L'amendement en cause ne visait pas à atténuer cette loi, au nom de laquelle une chrétienne pakistanaise avait été précédemment exécutée. Il proposait seulement une légère modification à la formulation du serment prononcé par les candidats aux élections, dans lequel ils reconnaissent que Mahomet est le dernier prophète. Le gouvernement s'était d'ailleurs vite repris, en s'excusant . Il avait expliqué qu'il s'agissait d'une modification advenue par inadvertance. Il l'avait donc rapidement annulée au moyen d'un nouvel amendement.

Le dernier des prophètes

Mais les fondamentalistes du mouvement TLYRAP y ont vu une tentative d'infléchir la loi pour permettre aux Ahmadis de prêter serment, autrement dit d'entrer dans la légalité. Les Ahmadis, une branche de l'Islam non reconnue officiellement, croient que Mahomet n'est pas le dernier des prophètes. Trois d'entre eux ont été condamnés à mort mi-octobre pour blasphème. Ils sont donc définitivement impardonnables aux yeux des fondamentalistes nombreux dans le pays.

Ceci devrait donner à réfléchir tant aux Etats-Unis qu'à la Chine, qui s'efforcent de façon différente de rallier le Pakistan à leurs intérêts. Rien n'assure que si le gouvernement pakistanais conserve une certaine modération, il ne soit bientôt renversé par un coup d'Etat provoqué par une secte fondamentaliste, approuvé par la majorité de la population restée encore à l'écart des modernisations technologiques et industrielles récentes.

Or comme le Pakistan dispose, comme nul ne l'ignore, de l'arme atomique, rien n'empêcherait les fondamentalistes djihadistes arrivés au pouvoir d'utiliser celle-ci dans une opération suicide visant à leur accorder les bonnes grâces d'Allah.

Le risque est au moins aussi grand que celui au nom duquel Donald Trump continue à vouloir détruire la Corée du Nord, celui de voir Kim Jung Un subitement frappé de folie envoyer sur les Etats-Unis un ICBM semblable à celui dont il vient de faire la démonstration, doté d'une charge atomique.